Gaza : tueries sur un marché et une école, l'ONU demande des comptes

Plus d'une centaine de Palestiniens ont été tués mercredi 30 juillet dans la bande de Gaza ravagée par les frappes israéliennes, dans une journée de cauchemar marquée par des tueries sur un marché et un centre de réfugiés de l'ONU.

>>Protestation contre les violences visant la population de la bande de Gaza

Des Palestiniens ramassent des restes humains à l'intérieur de l'école de l'ONU touchée par deux obus dans le camp de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 30 juillet.
Des Palestiniens ramassent des restes humains à l'intérieur de l'école de l'ONU touchée par deux obus dans le camp de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 30 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

Les États-Unis et l'ONU ont condamné le pilonnage avant l'aube de l'école de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) à Jabaliya, où 3.000 Gazaouis chassés par les combats espéraient être à l'abri des bombes. Au moins 16 Palestiniens y ont péri.

Mais quelques heures après avoir dénoncé cette attaque, les États-Unis ont confirmé avoir réapprovisionné Israël en munitions.

Rien ne semble pouvoir arrêter ce conflit entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza. Tôt jeudi 31 juillet, deux autres personnes sont décédées des suites de leurs blessures portant le total des morts palestiniens à 1.363 morts selon les secours locaux, depuis le début le 8 juillet de l'offensive israélienne destinée à mettre fin aux tirs de roquettes et à détruire les tunnels utilisés par le groupe palestinien.

Carte réalisée le 30 juillet illustrant le conflit entre Israël et le Hamas, avec le nombre de vitimes.
Carte réalisée le 30 juillet illustrant le conflit entre Israël et le Hamas, avec le nombre de vitimes.

Malgré la dévastation et le lourd bilan humain, les tirs de roquettes à partir de Gaza n'ont pas cessé et près de 130 tirs ont été recensés par l'armée. Trois soldats israéliens ont péri à Gaza dans un tunnel piégé, portant à 56 le nombre de militaires tués, le bilan le plus lourd pour l'armée depuis la guerre du Liban en 2006.

"C'est injustifiable, les responsabilités doivent être déterminées et justice doit être rendue", s'est indigné le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, en parlant du bombardement de l'école, alors que l'UNRWA a ouvertement accusé Israël.

"Il n'y avait que des enfants, que des jeunes ici. Pourquoi font-ils ça ? Où peut aller la population ?" s'est insurgé Hicham al-Masri, l'un des réfugiés.

Scènes insoutenables

"Des enfants ont été tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe", a protesté le patron de l'UNRWA, Pierre Krähenbühl, en relevant que l'armée avait reçu toutes les informations sur l'école.

La France a aussi condamné le bombardement de l'école et Amnesty International a évoqué un "crime de guerre potentiel". Dans une lettre à Ban Ki-Moon, le président palestinien Mahmoud Abbas a également parlé de "crimes de guerre (...) dont Israël doit être tenu comptable" et lui a demandé de "prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection du peuple palestinien".

Le drame de l'école de Jabaliya n'a pas été le seul de la journée pour les civils qui ne sont nulle part à l'abri dans un territoire minuscule, enclavé, et soumis à un double blocus israélien et égyptien.

Des réfugiés palestiniens dans une école de l'ONU dans le camp de Jabaliya, dans le Nord de la bande de Gaza, le 30 juillet. Photo : AFP/VNA/CVN

Au soir d'une des journées les plus sanglantes du conflit, sur un marché de Chajaya, à quelques kilomètres de Jabaliya, au moins dix-sept Palestiniens ont été fauchés.

De nouvelles scènes insoutenables. Des passants évacuant en catastrophe, sur des couvertures tendues ou des brancards, des corps inanimés, vers les ambulances ou des véhicules particuliers. Des victimes ensanglantées, parfois mutilées. Des flaques de sang.

Et sept membres d'une même famille ont été tués par des tirs de tanks dans le secteur de Khan Younès (Sud). Bilan de la journée, au moins 111 morts selon les services d'urgence palestiniens Achraf al-Qodra.

Parmi les morts palestiniens, les trois-quarts sont des civils, a estimé l'ONU, et plus de 245 des enfants, a précisé l'UNICEF.

Israël rend le Hamas responsable de la mort des civils, l'accusant de s'en servir comme "boucliers humains".

AFP/VNA/CVN

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