Le cessez-le-feu rompu, roquettes sur Israël et raids sur Gaza

Le cessez-le-feu entre le Hamas et l'armée israélienne a été rompu mardi 19 août avec des tirs de roquettes sur Israël et des raids aériens sur la bande de Gaza, faisant s'envoler toute perspective de trêve durable.

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Les négociateurs des deux parties présents au Caire ont décidé de rentrer chez eux, les Palestiniens estimant que le cessez-le-feu était "mort" et les émissaires israéliens ayant été rappelés.

Selon les secours locaux à Gaza, deux Palestiniennes, une femme et une enfant, ont été tuées et plus de 20 autres personnes blessées par les frappes israéliennes lancées en représailles aux tirs depuis Gaza de roquettes avant même qu'un cessez-le-feu globalement observé depuis le 11 août n'expire à 21h00 GMT.

Les secours palestiniens recherchent des victimes dans les ruines d'une maison frappé par un raid israélien sur Gaza, le 19 août

En soirée, la branche armée du mouvement Hamas qui contrôle Gaza a revendiqué le tir de nombreuses roquettes sur Israël, dont l'une est tombée sur Tel-Aviv sans faire de victime selon l'armée. Une autre a été tirée sur Jérusalem, où les sirènes ont retenti. Mais selon un porte-parole de la police israélienne elle a peut-être été arrêtée par les système de défense anti-missile israélien en-dehors de la ville sainte.

La rupture du cessez-le-feu a stoppé les pourparlers en cours au Caire entre Israéliens et Palestiniens pour transformer cette pause en trêve prolongée : les émissaires israéliens rappelés par leur gouvernement ont repris le chemin d'Israël. Les négociateurs palestiniens devaient quitter la capitale égyptienne mercredi matin 20 août.

"Nous partons demain, mais nous ne nous retirons pas des négociations", a-t-il dit ajoutant que les Palestiniens attendaient la réponse d'Israël à leur proposition de trêve des combats.

Un autre dirigeant du Hamas, Ezzat el-Rishq, a, lui, mis en garde Israël qu'il ne pourra pas "être en sécurité tant que le peuple palestinien ne le sera pas".

Fuite des habitants de Gaza

Les habitants de Gaza, durement éprouvés par un mois de combats, ont recommencé à fuir par milliers les secteurs les plus exposés.

Des centaines de Gazaouis encombrés de sacs et de matelas ont abandonné Chajaya pour aller s'abriter dans les écoles de l'ONU transformées en refuges.

L'offensive aérienne et terrestre israélienne avait dévasté la bande de Gaza, tué plus de 2.000 Palestiniens et blessé plus de 10.000. Côté israélien, 64 soldats avaient été tués de même que trois civils dans les hostilités.

Les États-Unis se sont dits "très inquiets" de la "rupture du cessez-le-feu", jugeant le Hamas "responsable" des tirs de roquettes et estimant qu'Israël avait le droit de se défendre.

Le Hamas a démenti avoir tiré les premières roquettes contre Israël, laissant entendre que ces tirs pourraient être le fait d'autres groupes armés.

Maintenant que le Premier ministre israélien Benjamin "Netanyahu a délibérément bloqué les négociations au Caire, la résistance (les Palestiniens) examine toutes les options", a ensuite averti un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum.

"Le processus du Caire reposait sur la condition préalable d'un respect total du cessez-le-feu", a expliqué un responsable israélien. "Si le Hamas se met à tirer des roquettes, le processus du Caire est dénué de fondement".

Les nouvelles hostilités ont été déclenchées par le tir dans l'après-midi de roquettes palestiniennes en pleine trêve, auquel l'armée a riposté par des raids sur ordre de M. Netanyahu.

Une dizaine de roquettes ont été tirées au total sur Israël, dont six sont tombées sur des terrains vagues, une sur Tel-Aviv et deux interceptées par le système de défense anti-missiles, selon l'armée. Il n'y a pas eu de victimes.

Une série de frappes israéliennes ont été lancées dans la bande de Gaza dont l'une a touché une maison en soirée tuant une femme et une enfant, blessant 16 autres personnes, tous probablement de la même famille, selon les secours palestiniens.

De la fumée s'échappe de bâtiments à Rafah (Sud de la bande de Gaza), le 19 août, suite à des raids israéliens après des tirs de roquettes de Gaza
Photo : AFP/VNA/CVN

Lundi 18 août, Israéliens et Palestiniens s'étaient accordés in extremis pour prolonger de 24 heures jusqu'à mardi 21h00 GMT la trêve. Et rien n'indiquait que les discussions pourraient produire un accord durable entre des parties aux exigences apparemment inconciliables.

Sans un tel accord, la crainte était grande de voir éclater de nouveaux combats dans quelques mois dans un territoire qui en est déjà à sa troisième guerre en six ans.

Les Palestiniens -représentés au Caire par une délégation comptant des responsables du Hamas, du Jihad islamique et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne-ont affirmé maintes fois qu'ils ne signeraient aucun accord qui ne prévoirait pas une levée du blocus israélien de Gaza.

Les Israéliens font eux de la démilitarisation de l'enclave une condition sine qua non.

L'Égypte a soumis aux protagonistes une proposition par laquelle ils s'engageraient à cesser les combats et qui prévoit la réouverture des points de passage aux frontières. Elle fait la part belle à l'Autorité palestinienne, évincée de Gaza par le Hamas en 2007. Le sujet épineux de l'ouverture d'un port et d'un aéroport, à laquelle Israël est opposé, serait, lui, remis à plus tard.

AFP/VNA/CVN

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