États-Unis : le ministre de la Justice à Ferguson pour panser les plaies

Discussions autour d'un verre, accolades et poignées de main : le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a tenté mercredi 20 août en rencontrant les habitants de Ferguson (Centre) de panser les plaies d'une petite ville déchirée depuis plus de dix jours par des émeutes raciales.

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"J'espère que ma visite aura un effet apaisant sur la ville", a déclaré M. Holder, le plus haut responsable de l'administration américaine à se rendre dans cette banlieue de Saint Louis (Missouri), perturbée quasi-quotidiennement par des manifestations et des violences depuis qu'un policier blanc a tué Michael Brown, un jeune Noir non armé, le 9 août.
Un grand jury du comté de Saint Louis, chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier, a commencé à étudier l'affaire mercredi 20 août à huis-clos. Mais la décision pourrait se faire attendre jusqu'à mi-octobre, a prévenu le procureur du comté de St. Louis, Robert P. McCulloch.
M. Holder, lui-même d'origine afro-américaine, s'est rendu à Ferguson à la demande du président Barack Obama, réussissant à impliquer ses services grâce à la loi protégeant les droits civiques.

Un homme avec un haut-parleur défile dans une rue de Ferguson, dans le Missouri, après la mort d'un jeune Noir, le 19 août.


Le ministre a assuré des responsables locaux et des étudiants de l'université de Florissant Valley que "des procureurs fédéraux mèneront une enquête intransigeante" pour déterminer si le policier avait des motivations racistes. Il devait également rencontrer la famille du jeune homme de 18 ans et des enquêteurs du FBI.
Attablé avec des habitants dans un restaurant de quartier, le ministre a demandé aux "citoyens de Ferguson qui exercent pacifiquement leur droit à manifester de rejoindre les forces de l'ordre dans leur lutte contre les auteurs de pillages, de vandalisme et tous ceux qui cherchent à semer la discorde et à aggraver la situation". La veille, il avait fait la "promesse" que l'enquête "serait complète, équitable, et indépendante", tout en précisant qu'elle "prendrait du temps".
Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées mardi 19 août pour exprimer leur colère et réclamer justice, près de l'endroit où Michael Brown a été tué dans des circonstances controversées. "Ne tirez pas!", scandaient-elles, les mains en l'air, reproduisant la gestuelle et les derniers mots attribués à Michael Brown.
Après plusieurs jours de violences nocturnes, les manifestations n'ont pas dégénéré mardi 19 août. La police, qui n'a pas utilisé de gaz lacrymogène pour la première fois depuis plusieurs jours, a néanmoins procédé à 47 arrestations et trois armes ont été saisies.
Officier suspendu

Un sergent a été par ailleurs suspendu jusqu'à nouvel ordre pour avoir eu "une attitude inappropriée" en mettant en joue un "manifestant pacifique" avec un fusil d'assaut, a annoncé la police du comté de St. Louis.
Les avocats de la famille de Michael Brown ont précisé mardi 19 août que ses funérailles, qui auront lieu lundi 18 août, seraient "publiques" et se dérouleraient sous l'égide de "leaders nationaux".
Mercredi 20 août, plus de 100.000 dollars de dons avaient été récoltés sur un site pour financer les frais d'obsèques. Un rassemblement est prévu dimanche 17 août à Ferguson, dont les frais d'entrée seront reversés à la famille. Pas moins de trois autopsies ont été demandées : par les autorités locales, la famille et le ministre de la Justice.
Les autopsies diligentées par la famille, rendue publique lundi 17 août, et par le ministère, en partie révélée par la presse, ont conclu que le jeune homme avait été atteint d'au moins six balles.
Les versions de la police et de plusieurs témoins divergent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour plusieurs témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air. Sa mort a pris une dimension nationale et fait la Une aux États-Unis, où elle a ravivé le spectre des émeutes raciales.
Human Rights Watch, dont plusieurs représentants sur place ont dénoncé les violences policières, a appelé mercredi 17 août à une amélioration du recensement des abus policiers et demandé l'abrogation de la loi sur le profilage racial qui prévoit la formation des policiers à ces techniques controversées.

AFP/VNA/CVN

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