>>Irak : les Kurdes ont repris aux jihadistes le plus grand barrage du pays
>>L'armée américaine mène des frappes aériennes contre l'EI près du barrage de Mossoul (Irak)
"Nous allons continuer à poursuivre une stratégie à long terme pour inverser la tendance contre l'EI (Etat islamique) en soutenant le nouveau gouvernement irakien", a dit le président américain lors d'une conférence de presse à Washington. Il a également appelé le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi à former un "gouvernement d'union doté d'un programme national qui représente les intérêts de tous les Irakiens". Le président s'exprimait alors que son aviation a mené plus d'une trentaine de raids en trois jours pour aider les troupes kurdes et irakiennes au sol.
Barack Obama a promis de "poursuivre une stratégie à long terme" en Irak, face à la la presse le 18 août à Washin |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Premier ministre britannique David Cameron a répété de son côté qu'il n'entendait pas être "embarqué dans une guerre en Irak", avec des troupes au sol, a rapporté un porte-parole de Downing Street à l'issue d'une réunion du comité d'urgence Cobra. En revanche, "nous fournirons des armes aux forces kurdes", a poursuivi ce porte-parole.
Face aux dangers pesant sur les chrétiens et d'autres minorités menacées par l'EI, le pape François a quant à lui appelé à une action collective de l'ONU pour "stopper l'agression injuste", jugeant indirectement insuffisants les raids américains, et s'est dit "disponible" à se rendre en Irak "si nécessaire" pour apporter son soutien aux dizaines de milliers de déplacés.
L'EI, qui sème également la terreur en Syrie voisine, est aussi sous le feu de l'aviation du régime de Bachar al-Assad qui a mené des dizaines de raids contre ses positions dans le Nord syrien.
La reprise dimanche 17 août du barrage de Mossoul dans le nord d'Irak est le revers le plus important infligé à l'EI depuis que ce groupe ultra-radical a lancé le 9 juin une offensive fulgurante qui lui a permis de s'emparer de larges pans de territoire face à une armée en déroute.
Après avoir repris le contrôle du barrage, les forces kurdes combattaient un "petit nombre" de jihadistes dans la localité de Tal Kayf, plus au Sud-Est, a indiqué un officier kurde.
Soulèvement tribal dans l'Ouest
Le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki était accusé d'avoir alimenté le chaos après huit ans au pouvoir, surtout la montée en force des jihadistes, en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite.
Après le départ de ce chiite honni par les sunnites, surtout dans la province occidentale d'Al-Anbar, des puissantes tribus sunnites ont pris les armes pour aider les forces irakiennes à chasser les jihadistes de cette région, reprenant la localité d'Al-Uqda, selon la police.
Sur le plan humanitaire, un grand nombre d'Irakiens appartenant aux minorités Yazidis, chrétienne, des Shabaks et des Turcomans, sont toujours menacés d'être tués ou enlevés par les jihadistes, selon des ONG.
Des dizaines de milliers de personnes de la minorité kurdophone des Yazidis avaient fui leur bastion de Sinjar, pris le 3 août par l'EI, se réfugiant dans les montagnes environnantes ou dans le Kurdistan. Leur situation désespérée avait déclenché un élan international pour la livraison d'aide et participé à la décision américaine de lancer des frappes.
Enfin, après le Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis ont mis sur leur liste noire de "terroristes internationaux" le porte-parole de l'EI, Abou Mohamed al-Adnani, qui avait annoncé au nom de son groupe le rétablissement du califat et appelé à prendre Bagdad.
AFP/VNA/CVN