Irak : Obama appelle à éliminer l'État islamique, "ce cancer"

Le président Barack Obama a exhorté mercredi 20 août le monde à éradiquer l'État islamique (EI) qu'il a qualifié de "cancer" après la décapitation d'un journaliste américain, et promis que les États-Unis poursuivraient la lutte contre les jihadistes ultra-radicaux.

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Le visage grave, s'exprimant de son lieu de vacances, le président américain a appelé "les gouvernements et les peuples du Moyen-Orient" à travailler ensemble pour "extraire ce cancer afin qu'il ne se répande pas". Il a assuré que les États-Unis, qui procèdent à des frappes aériennes dans le Nord de l'Irak depuis le 8 août, n'avaient pas l'intention de s'arrêter là : "Quand des Américains sont visés quelque part, nous faisons ce qui est nécessaire pour que justice soit faite".

Le président américain Barack Obama


Peu avant, l'armée américaine avait annoncé qu'une nouvelle vague de 14 bombardements avait été menée ces dernières 24 heures. Selon un haut responsable américain, le Pentagone envisage d'envoyer environ 300 soldats supplémentaires en Irak où se trouvent déjà 850 soldats et conseillers militaires, un peu plus de deux ans et demi après le retrait des troupes américaines du pays.
Dans la vidéo montrant l'assassinat de James Foley, dont l'authenticité a été confirmée par la Maison Blanche, les jihadistes extrémistes menacent d'exécuter un second otage américain, Steven Sotloff, également journaliste, si le pilonnage se poursuit.
Le président des États-Unis a jugé que l'EI, qui veut instaurer un califat en Irak et en Syrie, n'avait "pas sa place au XXIe siècle" et que ce groupe islamiste ultra-radical "ne parlait au nom d'aucune religion" car "aucune religion ne dit de massacrer des innocents".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé un "crime abominable", le secrétaire d'État américain John Kerry jugeant sur Twitter que l'EI devrait être "détruit" et serait "écrasé".
Vidéo retirée de Twitter

Diane Foley Dans leur vidéo diffusée mardi 19 août sur internet et intitulée "Message à l'Amérique", l'EI, qui s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire, montre un homme s'exprimant en anglais avec un accent britannique, masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie.
Le Premier ministre britannique David Cameron a ainsi déclaré qu'il était "de plus en plus probable" que le bourreau non identifié soit un Britannique.
"Tout cela n'a aucun sens", a déclaré son père John Foley devant leur maison de Rochester (New Hampshire, Nord-Est des États-Unis). "La façon dont il est mort est affreuse. Cela témoigne de son courage. Nous pensons qu'il est mort en martyr, en martyr pour la liberté". Sa mère, Diane Foley, a imploré les ravisseurs "d'épargner la vie des autres otages". Cet assassinat a provoqué l'indignation de pays européens.
Paris a évoqué une "barbarie" et un "assassinat ignoble". La chancelière allemande Angela Merkel est "bouleversée" par le sort du journaliste, selon son porte-parole. Le Britannique Cameron a fustigé une exécution "choquante et perverse".
La France a également dit envisager une "stratégie globale" contre un "quasi-État terroriste", tandis que Berlin et Rome se sont dits prêts à faire comme Washington et Paris en livrant des armes aux forces kurdes pour les aider à repousser l'offensive jihadiste dans le Nord de l'Irak.
Les extrémistes sunnites de l'EI, qui sèment la terreur en Irak et en Syrie voisine, avaient annoncé fin juin avoir établi un "califat" dans les régions sous son contrôle dans ces deux pays. Ils ont perdu ces derniers jours du terrain dans le Nord irakien après une contre-offensive de l'armée et des combattants kurdes appuyée par des raids massifs de drones et d'avions américains.
"Déclaration de guerre aux États-Unis"

Le journaliste américain James Foley (gauche), le 29 septembre 2011 à Syrte en Libye


Pour Michael Morell, un ancien de la CIA, cet assassinat est la "première attaque terroriste" de l'EI contre les États-Unis. Aux yeux également du sénateur républicain Marco Rubio, l'EI "a déclaré la guerre aux États-Unis".
Sur le terrain au nord et à l'Ouest de Bagdad, les forces irakiennes appuyées par les milices chiites et les tribus sunnites, ainsi que les peshmergas (combattants kurdes) consolidaient leurs positions après avoir repoussé les jihadistes, mais faisaient mercredi 20 août du surplace. Les forces engagées pour reprendre aux jihadistes la ville de Tikrit, l'ancien fief du président renversé et exécuté Saddam Hussein, n'ont pas encore réussi à y entrer.
La reprise dimanche 17 août du barrage de Mossoul, le plus important d'Irak, a constitué leur principale victoire jusque-là. L'offensive jihadiste a jeté sur les routes des centaines milliers de personnes dont des membres des minorités chrétienne et kurdophone des Yazidis qui ont trouvé refuge dans les montagnes du Nord, au Kurdistan ou même dans des camps à la frontière syrienne.

AFP/VNA/CVN

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