Fusillade de Washington : la police cherche les motivations du tueur

La police cherchait le 17 septembre à déterminer les motivations de l'homme au passé tourmenté qui a tué 12 personnes à Washington dans un immeuble de bureaux de la Marine américaine, sous le feu des critiques sur la sécurité de ses installations.

Au lendemain du drame, "nous sommes passés de la phase de crise à celle de l'enquête", a annoncé le procureur de la ville, Ronald Machen.

Il a prédit "des semaines, des mois" d'investigations pour comprendre comment cette fusillade en plein cœur de la capitale fédérale - la plus importante sur une implantation militaire depuis l'assassinat de 13 militaires à Fort Hood (Texas) en 2009 - a pu se produire.

Une fusillade dans un bâtiment de la Navy, à Washington, a fait au moins 12 morts, le 16 septembre

Le tireur, Aaron Alexis, un Noir de 34 ans travaillant pour un sous-traitant de la Défense, disposait d'un "badge valide" pour entrer dans le bâtiment 197 du complexe de Navy Yard dans lequel il a ouvert le feu sur les employés, a indiqué Valerie Parlave, une responsable du FBI chargée de l'enquête.

Il s'est introduit dans le bâtiment le 16 septembre vers 08h20 (12h20 GMT) muni d'un fusil acheté en toute légalité en Virginie, selon elle. Les enquêteurs pensent qu'il a pu également se saisir d'une arme de poing une fois entré dans l'immeuble.

Mais pour le maire de Washington Vincent Gray, la question est de savoir comment cet ancien militaire a pu accéder au complexe malgré ses antécédents de problèmes comportementaux.

"Il est difficile de croire que quelqu'un qui a un passif comme celui de cet homme ait pu obtenir les autorisations, les qualifications pour entrer sur la base", s'est-il exclamé.

Aaron Alexis souffrait même de délires psychotiques selon le New York Times : début août, il a appelé en pleine nuit le commissariat de la ville de Newport (Rhode Island) où il séjournait pour se plaindre qu'il était "pourchassé" et qu'il "entendait des voix", a rapporté le quotidien s'appuyant sur un rapport de police.

Le FBI s'est refusé le 17 septembre à tout commentaire sur d'éventuels antécédents psychiatriques du tireur.

Il était en tout cas connu pour ses accès de colère. Il avait été arrêté en 2004 à Seattle pour avoir tiré dans les pneus d'un ouvrier garé devant chez lui, puis en 2010 au Texas pour avoir tiré à travers le plafond de sa voisine.

La Marine, où il a servi de 2007 à 2011, lui reprochait plusieurs cas de conduite inconvenante et d'insubordination mais il avait pu quitter les drapeaux sans être inquiété.

Audits de sécurité

La police fédérale continuait le 17 septembre de faire appel à la population pour obtenir des renseignements sur "ses récents mouvements, ses contacts et ses connaissances".

Son père a déjà évoqué les "problèmes (de son fils) à gérer sa colère" et parlé de troubles de stress post-traumatique dont il souffrait depuis les attentats du 11 septembre 2001, selon la police de Seattle.

Au moment du drame, Aaron Alexis travaillait comme informaticien pour un sous-traitant chargé de mettre à jour l'intranet de l'US Navy et des Marines.

À ce titre il disposait d'une habilitation de sécurité. Les procédures de délivrance de ces habilitations sont conçues pour "déterminer si une personne présente un risque potentiel d'espionnage", pas pour "disqualifier" une personne qui a pu commettre un délit mineur des années auparavant, a expliqué un responsable du Pentagone.

Le chef du Pentagone Chuck Hagel s'apprête toutefois à ordonner un audit de sécurité sur les conditions d'accès à toutes les installations militaires américaines dans le monde, a annoncé un haut responsable de la Défense, une décision d'ores-et-déjà prise pour les celles de la Marine et du corps des Marines.

La Marine se retrouve en effet au centre des critiques pour avoir levé le pied sur la sécurité de ses installations sous le poids des coupes budgétaires après la révélation d'un rapport préliminaire de son Inspection générale.

Ce rapport d'audit, dont la teneur a été confirmée par un haut responsable du Pentagone, pointe des défaillances dans les contrôles d'accès aux installations de l'US Navy en raison d'une réduction des "coûts des procédures de contrôles d'accès".

AFP/VNA/CVN

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