"L'État est là", a déclaré le président socialiste François Hollande, qui a passé une partie de l'après-midi du 20 juin à discuter avec les élus et les habitants dans les régions inondées. L'état de catastrophe sera reconnu "avant la fin de la semaine prochaine" pour "tous les territoires" frappés par les crues, a ajouté le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Le président français François Hollande (1er à gauche) a passé une partie de l'après-midi du 20 juin à discuter avec les élus et les habitants dans les régions inondées. |
Une fermeture durable du site, qui attire chaque année plus de six millions de visiteurs, se répercuterait comme une onde de choc sur l'économie touristique de la cité mariale, la deuxième ville hôtelière de France. "Ça fait mal au cœur", commente un pèlerin, Claude Rozan, en contemplant le "gâchis" en contrebas. "Mais c'est la nature, on ne peut rien faire", relève à son côté Ginette Bohard, très émue, en faisant part de sa "tristesse".
Le 20 juin, le domaine d'une cinquantaine d'hectares et sa célèbre grotte, où la vierge Marie est réputée par la tradition catholique être apparue à Bernadette Soubirous en 1858, était fermé. Couvert en partie d'une couche de boue de 40 cm d'épaisseur, allant jusqu'à 1,5 mètre par endroits, le site offrait un visage "apocalyptique", selon le terme d'un employé.
Les deux principaux édifices religieux, l'église Sainte-Bernadette, d'une capacité de 5.000 personnes, et la basilique souterraine Saint Pie X, qui peut en abriter 25.000, sont dévastés.
Les pompiers étaient le 20 juin en train de pomper dans la basilique souterraine, noyée sous trois mètres d'eau et où flottaient des centaines de bancs. Le macadam entre l'église Sainte-Bernadette et le torrent Le Gave de Pau, qui est sorti de son lit, a sauté sous la pression des inondations et on apercevait les fondations de l'édifice. Seule la basilique de l'immaculée conception, située en hauteur et à laquelle on peut accéder sans passer par les sanctuaires, pouvait être visitée par les pèlerins.
À Lourdes, "aujourd'hui que l'eau se retire, on découvre au fur et à mesure les dégâts", déclare le directeur de la communication des sanctuaires, Mathias Terrier. La réouverture pour la haute saison du site dans sa totalité semble compromise. "La catastrophe matérielle est telle qu'on ne voit pas aujourd'hui comment on pourrait rouvrir dans des conditions acceptables, et dans les semaines à venir, on ne le voit pas non plus", dit le directeur de la communication des sanctuaires Mathias Terrier.
AFP/VNA/CVN