Une éolienne à voile a été inauguré ce week-end à Grande-Synthe, dans le Nord de la France. |
Sur un axe vertical, des voiles en forme de deltas, à géométries variables, s'enroulent et se déroulent pour pouvoir exploiter au maximum la vitesse du vent.
"J'ai fait de la mécanique, j'ai fait de la voile. Je me suis toujours demandé pourquoi on n'avait pas utilisé ce système", explique Charles Sarrazin, ingénieur-mécanicien de formation, aujourd'hui président du bureau d'études VoiléO et inventeur du concept dans son garage. "Comme un marin sur son bateau", l'exploitant adapte la surface de la voile et donne l'angle nécessaire pour mieux prendre le vent.
Depuis cinq ans, VoiléO développe le prototype, qui a nécessité un demi-million d'euros d'investissement. Les grandes éoliennes, explique Sébastien Damageux, directeur général, sont de "gigantesques projets financiers", parfois considérées comme une importante source de pollution visuelle.
L'éolienne à voile culmine à seulement 20 mètres, ce qui la dispense d'un permis de construire, sa construction n'a pas besoin de béton et elle est facile à transporter.
Pour l'instant, l'éolienne raccordée affiche un coût de 180.000 euros, mais le prix dépendra des quantités qui seront produites. "L'idée, c'est de produire l'électricité près du lieu de consommation", souligne Sébastien Damageux. Principaux clients visés, les collectivités locales, les entreprises, les agriculteurs, ou même des industriels qui veulent produire l'électricité pour la revendre.
Le prototype actuel développe une capacité de production de 75 kilowatts (kW) -contre 1 à 3 mégawatts pour une éolienne classique- et les futurs modèles pourraient monter jusqu'à 300 kW. VoiléO souhaite également développer un système "plus simple et plus rudimentaire" pour les pays en développement. En jeu, le désenclavement de régions qui n'ont pas accès à l'électricité.
AFP/VNA/CVN