France : le sort de la centrale de Fessenheim se joue chez EDF le 6 avril

Fessenheim fermera-t-elle ? Le sort de la doyenne des centrales nucléaires françaises est au menu d'un conseil d'administration d'EDF jeudi 6 avril, qui devra se prononcer lors d'un vote au résultat incertain sur cette promesse de François Hollande, attendue par les écologistes mais conspuée par les syndicats.

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L'arrêt effectif de Fessenheim interviendrait désormais à l'horizon 2019, EDF voulant la faire coïncider avec la mise en service commercial de l'EPR en construction à Flamanville.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'approbation de la demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter l'installation alsacienne (Haut-Rhin) requiert un vote du conseil d'administration d'EDF à la majorité simple.

Un grand suspense entoure cette décision car l'issue du vote dépendra du positionnement des six administrateurs indépendants, parmi lesquels le PDG Jean-Bernard Lévy dont la voix compte double.

En situation de conflit d'intérêts, les représentants de l'État français ne se prononceront pas, selon le groupe détenu à 83,10% par des capitaux publics.

Les six représentants des salariés sont quant à eux hostiles à une mesure qu'ils estiment excessivement coûteuse et préjudiciable à quelque 2.000 emplois directs et indirects, à l'instar d'élus locaux.

"La balle est dans le camp des indépendants, les administrateurs salariés étant tous opposés", a indiqué une source proche du dossier à l'AFP : "un seul administrateur indépendant peut faire basculer le vote".

Selon elle, l'incertitude liée à l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 23 avril, pourrait susciter des doutes sur l'opportunité d'engager "une procédure irréversible". Une autre source au fait du dossier, interrogée par l'AFP, a jugé également incertaine l'issue du vote.

Le premier syndicat d'EDF a de nouveau dénoncé une fermeture "uniquement idéologique", alors que le sort des deux réacteurs de 900 mégawatts se profile comme un enjeu de l'élection présidentielle, les différents candidats étant partagés sur la nécessité de fermer l'installation.

Fermeture conditionnelle

L'arrêt de la centrale interviendrait désormais à l'horizon 2019, EDF voulant la faire coïncider avec la mise en service commercial de l'EPR en construction à Flamanville (Manche).

La loi de transition énergétique plafonne en effet les capacités de production nucléaire à leur niveau actuel de 63,2 gigawatts, subordonnant de fait l'injection de nouveaux électrons sur le réseau à l'arrêt d'une centrale nucléaire de puissance équivalente.

Selon une troisième source proche du dossier, un des scénarios sur la table conditionnerait une décision favorable à la fermeture à l'atteinte effective de ce plafond. En clair, la centrale alsacienne ne fermerait pas si la production nucléaire venait à baisser en raison de l'indisponibilité d'un réacteur sur une longue durée.

"L'État pourrait dire que le conseil d'administration a validé la fermeture de Fessenheim et le conseil d'administration pourrait dire qu'il a veillé à la fermeture sous réserve que toutes les conditions actuelles restent les mêmes. Cela pourrait être un compromis", a-t-elle déclaré.

Si le risque d'un vote défavorable est jugé trop important, l'État pourrait également faire retirer le sujet Fessenheim de l'ordre du jour, a-t-elle ajouté, précisant que les discussions se poursuivaient entre les parties.

"C'est en discussion", indique-t-on au ministère de l'Énergie.


AFP/VNA/CVN

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