Marché public : le président de la métropole de Lille en garde à vue

Le président de la métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, a été placé en garde à vue le 3 avril dans le cadre de l'enquête sur l'attribution de la construction du Grand Stade de Lille, a-t-on appris auprès du parquet de Lille.

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Damien Castelain (centre), président de la métropole européenne de Lille (MEL), le 19 février 2015 au palais de l'Élysée à Paris.

Damien Castelain (sans étiquette) a été placé "en garde à vue" dans les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord. Selon cette même source, cinq personnes sont actuellement en garde à vue dans ce dossier.

Le président de la MEL "s'est présenté à une convocation de la police judiciaire" le 3 avril, a simplement affirmé de son côté l'entourage de M. Castelain.

Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l'été 2012, avait été développé sous les présidences successives à la Communauté urbaine de Lille (Ex-MEL) de Pierre Mauroy et Martine Aubry. L'enceinte ultramoderne de 50.283 places héberge principalement les matches à domicile du LOSC, club de football de Lille, et a accueilli des matches de l'Euro-2016.

Pour ce marché de 314 millions d'euros, selon la Métropole européenne de Lille, Eiffage était en concurrence avec le consortium Norpac-Bouygues, qui proposait un projet à 268,5 millions d'euros, et avec Vinci et son projet à 324 millions d'euros.

Une information judiciaire a été ouverte fin 2012 sur les conditions d'attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée en décembre 2010 par Eric Darques, ex-élu (RPF) de Lambersart (Nord).

M. Darques s'était étonné que le projet d'Eiffage présentant, selon lui, un surcoût de "108,5 millions d'euros" par rapport au projet du groupe Norpac-Bouygues, ait été choisi.

Pour la Métropole de Lille, "l'affirmation d'un surcoût du prix de 108,5 millions d'euros", avancée par M. Darques, constitue une triple "contre vérité" : "Elle ne correspond en rien à la réalité des offres, elle fait totalement silence sur le fait qu'il s'agit de projet radicalement différents, elle est contraire aux réalités du contrat signé et au mécanisme de rémunération d'Eiffage".

La MEL a été mise en examen le 15 novembre 2016 en tant que personne morale pour favoritisme et l'enquête a été élargie en décembre 2016 par la justice à la recherche d'une "corruption" et d'un "trafic d'influence".

En cause, selon une source policière: un voyage à Budapest pour le Grand Prix de F1 de Hongrie en août 2010 organisé par Eiffage et auquel auraient participé deux élus communautaires, Damien Castelain, alors vice-président de la Communauté urbaine de Lille, et Henri Segard, mais aussi un ex-cadre d'Eiffage.

De source policière, on indique que des perquisitions ont été opérées dans le cadre de cette affaire en octobre 2015 à la MEL et au siège d'Eiffage à Paris, et en décembre 2016 dans un site de stockage de données du groupe Eiffage dans le Pas-de-Calais et chez deux anciens cadres de l'entreprise.


AFP/VNA/CVN

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