Le parti socialiste (PS) a recueilli 35,74% des voix au second tour des cantonales (élections au niveau des départements), devant l'UMP du président Nicolas Sarkozy avec 20,32%, tandis que le Front national (FN, extrême droite), présent dans un quart des cantons à pourvoir a obtenu 11,63%, selon les estimations du ministère de l'Intérieur portant sur près de 90% des électeurs inscrits.
Comme le 27 mars, le scrutin a été marqué par une abstention record pour ce type d'élection, supérieure à 55% selon ces mêmes résultats partiels.
"Les Français ont ouvert la voie du changement, nous allons nous y engouffrer", a promis la dirigeante du Parti socialiste, Martine Aubry, annonçant que le PS allait présenter le 5 avril son projet politique, notamment en vue de la présidentielle de 2012.
Le FN a confirmé son implantation à travers le pays, même s'il n'a obtenu que deux élus, dans le Sud-Est du pays.
"Il faudra compter avec le FN dans les premières places aux prochaines élections, présidentielle et législatives. La recomposition de la vie politique en France est en cours", s'est réjouie la dirigeante du FN, Marine Le Pen.
Sa réussite le 27 mars (15% des voix) avait mis à mal l'UMP, divisée sur l'attitude à adopter.
La droite est restée discrète au soir de cette déroute, survenant après des défaites aux élections européennes de 2009 et aux régionales de 2010. Le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a avoué que la majorité était "un petit peu déçue", tout en estimant que le PS était "très loin" des résultats qu'il escomptait.
La gauche, qui était majoritaire dans 58 départements avant le scrutin, contre 42 à la droite, s'est emparée de plusieurs départements, notamment le Jura (Est), les Pyrénées-Atlantiques (Sud-Ouest), ainsi que la Réunion et Mayotte, deux îles dans l'océan Indien.
Les socialistes vont désormais se lancer dans la course aux primaires pour désigner leur candidat à la présidentielle en 2012. Le meilleur candidat dans les sondages est aujourd'hui le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, mais le net succès du PS aux cantonales renforce la position de Martine Aubry dans son rôle de leader de l'opposition.
AFP/VNA/CVN