France : la coalition présidentielle perd la majorité absolue à l'Assemblée nationale

La coalition présidentielle Ensemble! (La République en marche et ses alliés), arrivée en tête au second tour des élections législatives de France ce dimanche 19 juin, a néanmoins perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, selon les premières estimations des instituts de sondage.

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Le président français Emmanuel Macron dans un centre de scrutin, le 19 juin à Le Touquet.

La coalition du président Emmanuel Macron obtient entre 205 et 235 sièges selon Elabe, entre 210 et 240 sièges selon Harris Interactive-Toluna, de 210 à 250 sièges selon l'Ifop-Fiducial, 224 selon Ipsos Sopra Steria, de 200 à 260 selon Opinionway. Elle serait ainsi loin de son objectif d'atteindre la majorité absolue de 289 députés sur les 577 dans l'hémicycle, contrairement à 2017 où le mouvement du président Macron, à lui seul, avait remporté 308 sièges pour former une majorité majorité.

Ensemble! est suivie de la Nupes, coalition des principaux partis de gauche (la France insoumise, Parti communiste français, Europe écologie Les Verts), qui s'impose désormais comme la première force de l'opposition à l'Assemblée nationale. Le Rassemblement national (extrême droite) est arrivé en troisième position, avec 89 sièges, suivi du parti Les Républicains (droite) avec 78 sièges, selon les estimations d'Ipsos-Sopra Steria. Il s'agit d'une percée notable pour le Rassemblement national qui pourra constituer pour la première fois un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Ces résultats provisoires qui privent la coalition présidentielle de la majorité absolue à l'Assemblée nationale suscitent inquiétudes et interrogations.

"La France ingouvernable ?" s'interroge BFMTV. "Comment gouverner avec une majorité relative ?", titre FranceinfoTV. Selon plusieurs éditorialistes et observateurs politiques, le président français va devoir composer, avec une partie de l'opposition, pour faire sa majorité afin de pouvoir gouverner le pays.

"La répartition des sièges signifie aujourd'hui qu'à n'importe quel moment, il peut y avoir une motion de censure sur un projet de loi gouvernemental. On repart avec une règle du jeu foncièrement différente", a expliqué Alain Duhamel, éditorialiste politique à BFMTV. Construire quelque chose de "relativement stable" dans cette nouvelle configuration nécessitera, selon M. Duhamel, un accord de gouvernement avec Les Républicains (droite). "S'il n'y a pas d'accord de gouvernement avec la droite, ça veut dire qu'il n'y a pas de majorité du tout", a-t-il indiqué. Cette perte de la majorité absolue "ouvre la possibilité d'un gouvernement empêché, entravé, qui ne peut pas mener toutes les réformes qu'il souhaite", a également indiqué le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier sur Francetvinfo.

Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, de la majorité présidentielle, a appelé déjà à un "compromis", à "écouter, dialoguer" au sein de la nouvelle Assemblée nationale et a souhaité une "nouvelle culture de gouvernement" dans cette optique - un message qui s'adresse, notamment aux députés des Républicains. "Nous allons composer avec toutes les bonnes volontés", a également déclaré dimanche soir (19 juin) sur les plateaux de télévisons, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.

Plusieurs responsables de majorité présidentielle sont engagés dans ces élections, dont la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui ont été élu dans leurs circonscriptions respectives. D'autres comme Richard Ferrand, actuel président de l'Assemblée nationale, et Christophe Castaner, président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, ont tous deux été battus.

Le second tour des élections législatives est aussi marqué par un taux d'abstention élevé. Il est estimé à 54% par l'institut Elabe, contre 57,36% en 2017. Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise et initiateur de la Nupes, a salué la déroute "totale" du parti présidentiel, ajoutant que le niveau de l'abstention était "encore beaucoup trop haut".

Marine Le pen s'est également félicitée des résultats de son parti, le Rassemblement national, notamment la possibilité de constituer un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. "Ce groupe sera de loin le plus nombreux de l'histoire de notre famille politique", a-t-elle affirmé.

Xinhua/VNA/CVN

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