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Le navire-hôpital militaire USNS Comfort arrive à Manhattan le 30 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le navire militaire USNS Comfort, d'une capacité de 1.000 lits et de 12 blocs opératoires, est arrivé vers 10h30 locales (14h30 GMT). Il doit permettre de décharger les hôpitaux new-yorkais de malades ne nécessitant pas des soins liés au coronavirus.
"Le fait que la marine soit là, que l'armée soit là pour aider New York à un moment où notre ville est dans le besoin, c'est très important", a déclaré le maire Bill de Blasio, alors que le bateau entrait dans le port de Manhattan. "Cela veut dire que nous ne sommes pas seuls, (...) c'est un symbole d'espoir", a-t-il ajouté lors d'un point presse.
L'arrivée de ce bateau, en même temps que l'ouverture d'un hôpital dans le centre de conférence Javits Center à Manhattan, qui pourra accueillir près de 3.000 malades non touchés par le virus, intervient alors que le nombre de personnes atteintes du COVID-19 augmente à toute vitesse aux États-Unis.
Le seul État de New York, épicentre de la pandémie aux États-Unis, comptait lundi soir 30 mars plus de 67.000 cas confirmés et plus de 1.200 morts, selon le gouverneur Andrew Cuomo.
Et le virus se propage ailleurs aux États-Unis, frappant désormais durement les États du New Jersey, de la Louisiane, de l'Illinois ou de la Floride.
"Le virus a un temps d'avance"
Les États-Unis sont devenus ces derniers jours le pays avec le plus de cas confirmés - plus de 163.000, pour plus de 3.000 morts, selon les derniers chiffres de l'université Johns Hopkins, actualisés en continu.
"Le virus a un temps d'avance sur nous depuis le premier jour", a déclaré lundi 30 mars le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, lors d'un point presse. "On ne gagne jamais à essayer de rattraper son retard. Il faut planifier pour dans deux, trois, quatre semaines, lorsque ce sera le pic (de l'épidémie), et être sûr qu'on sera alors en position de gagner la bataille".
Bill de Blasio a souligné que sa ville avait encore besoin en urgence, rien que pour tenir la semaine, de quelque 400 respirateurs artificiels et de renforts de personnel médical.
"La semaine dernière, on avait probablement environ 50% de patients avec le coronavirus. Cette semaine, on est passé à 75%. Maintenant on est à 85-90%", indiquait ce weekend le docteur Shamit Patel, qui travaille aux urgences du groupe hospitalier Mount Sinai à Manhattan. "Nous ne sommes pas encore au bout de nos capacités, mais nous nous y préparons".
Cette aggravation de la situation a poussé Donald Trump à prolonger jusqu'à fin avril les consignes de confinement et de restrictions visant à ralentir la propagation du coronavirus, plutôt que de les alléger d'ici Pâques, le 12 avril, comme il l'avait espéré.
Extension du confinement
Tout en appelant les gens à "rester chez eux", le président américain a redit lundi 30 mars qu'il était "peu probable" qu'il décrète un confinement strict au niveau national. Les mesures sont prises pour l'instant au niveau des États fédérés et plus de 70% des Américains sont déjà concernés par un confinement. Il a toutefois prévenu que le mois d'avril serait crucial : "Il s'agit de 30 jours vitaux. Nous allons tout faire pendant ces 30 jours".
Donald Trump lors de son point presse quotidien sur le coronavirus, le 30 mars 2020 à la Maison Blanche. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le très respecté Dr Anthony Fauci, qui avait indiqué dimanche 29 mars que l'épidémie pourrait faire jusqu'à 200.000 morts aux États-Unis, a indiqué lundi 30 mars n'avoir eu aucun mal à convaincre le président de prolonger les recommandations de confinement et distanciation sociale au-delà de la mi-avril, après lui avoir montré les données prévoyant l'évolution de la pandémie.
Avec l'ajout lundi 30 mars du Maryland, de la Virginie et de la capitale fédérale Washington, plus de 234 millions d'Américains sont désormais sous ordre strict de rester chez eux, soit plus de 70% de la population.
Après avoir initialement minimisé l'épidémie, le président Trump oscille sur la gravité de la situation et sa volonté de faire redémarrer l'économie rapidement.
La pandémie a fait exploser les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis, avec plus de trois millions de personnes supplémentaires qui ont demandé à en bénéficier la semaine passée, un record historique. Et la situation devrait s'aggraver dans les semaines à venir.