COVID-19 : la France dépasse la barre des 3.000 décès à l'hôpital

Plus de 3.000 décès en hôpital, plus de 5.000 malades en réanimation : l'épidémie de coronavirus continue à mettre à l'épreuve les services hospitaliers français, en particulier désormais en Île-de-France.

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Des médecins soignent un patient à l'accueil des urgences, installées dans une tente, dans une cour de l'hôpital Henri Mondor à Créteil, près de Paris, le 30 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Face à la maladie qui se propage, et dans l'attente des résultats des essais cliniques lancés sur certains traitements potentiels, l'Agence du médicament (ANSM) a pour sa part alerté lundi soir 30 mars sur les possibles "effets indésirables graves" des médicaments actuellement testés.

"Une trentaine" d'effets indésirables graves, dont "trois décès" chez des patients atteints du coronavirus sont en cours d'investigation pour déterminer si ces événements sont en lien ou pas avec les traitements qui leur ont été administrés : le Plaquénil (hydroxychloroquine) mais aussi d'autres médicaments tels que le Kaletra (un antiretroviral associant lopinavir/ritonavir), a indiqué Dominique Martin, le directeur général de l'ANSM.

Cette "épidémie inédite, sévère, meurtrière", selon le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a désormais causé 3.024 décès au total dont 418 au cours des dernières 24 heures - la plus forte hausse constatée jusqu'à présent.

Ce "virus très contagieux, avec une diffusion rapide" qui exerce "un impact sans précédent" sur les 717 établissements de santé mobilisés, selon le Pr Salomon, a obligé à hospitaliser plus de 21.000 patients : parmi eux, plus de 5.100 sont en réanimation, soit 475 de plus depuis dimanche 29 mars.

Parmi ces cas lourds, 34% ont moins de 60 ans et 64 malades ont moins de trente ans.

Face à ce monstre tueur, "aucun médicament au monde n'a fait la preuve de son efficacité" a rappelé lundi 30 mars le Pr Salomon qui a également mis en garde contre l'automédication.

"C'est assez choquant pour un soignant de voir un patient encore capable de communiquer et, deux heures après on les envoie en réa car ils manquent d'oxygène et ils commencent à tomber dans une sorte de coma" a témoigné un infirmier à Bordeaux qui a requis l'anonymat. "Pour les équipes, c'est assez angoissant, ça veut dire qu'il ne faut pas qu'on passe à côté du moindre signe de dégradation."

Des masques par avion 

Pour faire face à cette phase encore plus difficile qui commence, des cargaisons de masques continuent d'arriver en France en provenance de Chine.

Un avion cargo en a déposé une dizaine de millions lundi 30 mars sur l'aéroport Paris-Vatry (Marne) dans le cadre du pont aérien entre la Chine et la France. Seize vols sont programmés sur cet aéroport.

La France attend un milliard de masques sur 14 semaines, selon le ministère de la Santé. Le pays a besoin de 40 millions de masques par semaine et n'en fabrique que 8 millions, selon le ministre, Olivier Véran.

Mardi matin 31 mars, Emmanuel Macron va visiter l'usine de masques de la PME Kolmi-Hopen en périphérie d'Angers (Maine-et-Loire), pour "montrer la mobilisation exceptionnelle de notre industrie pour faire face aux besoins liés à la crise du COVID-19".

Les soignants sont en première ligne dans cette épidémie qui vient de faucher un sixième médecin, un praticien hospitalier à Metz (Moselle). "Plusieurs" autres sont en réanimation", a indiqué la direction de l'hôpital sans autres détails.

L'urgentiste Patrick Pelloux, sur Twitter, s'est dit "bouleversé" par "la mort de la directrice des soins de l'hôpital de Montfermeil", en région parisienne. L'ARS a confirmé le décès d'une "directrice des soins" d'un établissement francilien, sans localisation.

Les policiers et de nombreux salariés réclament eux aussi des équipements de protection. Le syndicat Alternative Police CFDT a lancé un appel aux dons pour doter les policiers et, selon SUD-PTT, "au moins" 10.000 employés des Postes ont exercé leur droit de retrait.

En région parisienne, où "le pic est prévu pour plutôt la fin de la semaine", selon Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive à l'hôpital Avicenne de Bobigny, 954 décès étaient comptabilisés lundi soir 30 mars dans les hôpitaux (+147), près de 7.700 personnes étaient hospitalisées, dont 1.792 en réanimation (+124).

Des patients d'Île-de-France devraient prochainement être transférés par train vers des régions moins en tension, selon des sources concordantes.

Photo fournie par le ministère des Armées le 29 mars de l'arrivée de malades de Besançon à Clermont-Ferrand où ils vont être soignés dans les hopitaux de la région.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Grand Est qui a été la première région fortement touchée, enregistrait 3.950 hospitalisations, dont 844 en réanimation et 919 décès à l'hôpital. Après les multiples évacuations du week-end, six patients ont été transférés lundi 30 mars par trois hélicoptères de l'armée de terre depuis Strasbourg vers la Suisse et l'Allemagne.

Pas de dividendes 

Sur le front économique, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a appelé lundi 30 mars les entreprises ayant recours à des mesures de chômage partiel face à l'épidémie de COVID-19 à ne pas verser de dividende, après l'avoir interdit aux groupes bénéficiant d'un report de charges.

Plus de 500.000 entreprises ont demandé à bénéficier d'un report de charges sociales en mars, a indiqué le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin. Un quart des 10.000 marchés alimentaires de France vont rouvrir cette semaine sous conditions sanitaires strictes.

Pour six anciens ministres de la Santé, interrogés par le Quotidien du médecin, le gouvernement fait "du mieux possible" pour contrer cette épidémie "imprévisible".

Marine Le Pen, au contraire, s'est attaquée frontalement à l'exécutif, l'accusant de "mensonges" répétés, qui ont selon elle alimenté la "méfiance" des Français.

Confinés, ceux-ci sont scotchés devant la télévision, en moyenne 4h29 chaque jour en mars : un record, selon Médiamétrie, entre grosse consommation d'informations, "Koh Lanta" et des classiques du cinéma.


AFP/VNA/CVN

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