Fin des négociations climat à Bonn, l'incertitude américaine demeure

Les délégués climat du monde entier ont conclu jeudi 18 mai à Bonn dix jours de négociations bousculées par la menace du retrait américain de l'accord de Paris, premier pacte universel jamais conclu contre le réchauffement.

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Les délégués climat du monde entier lors de négociations à Bonn, le 16 mai 2016 en Allemagne.

"Nous sommes tous vulnérables aux dérèglements climatiques et nous devons tous agir", a insisté en séance plénière finale le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, qui présidera en novembre à Bonn la COP23, la conférence climatique annuelle de l'ONU.
M. Bainimarama, qui en fin de COP de Marrakech avait lancé un vibrant appel à Donald Trump tout juste élu pour qu'il n'abandonne pas le navire, a souligné que les régions les plus exposées vont désormais "des îles du Pacifique à Miami, New York, Venise". "Le moment est critique", a-t-il ajouté, sans mentionner les États-Unis, dans tous les esprits depuis le début de ces négociations.
Au moment de se quitter jeudi 18 mai, les délégués évoquaient cependant les avancées de leurs travaux, "l'élan commun" confirmé. Entamée dans la crainte que les hésitations américaines démotivent les négociateurs, voire créent un effet domino sur certains pays, cette quinzaine se termine sur une volonté largement exprimée de "rester positifs".
"Nous ne devons pas renoncer parce que l'un de nous a décidé de "quitter la famille"", a dit à la presse la négociatrice fidjienne, Nazhat Shameem-Khan. "À ce stade, les États-Unis n'ont pas pris de décision, et nous espérons qu'ils resteront dans l'accord. Mais nous n'arrêterons pas notre travail, même si la décision est négative".
"L'esprit est bon. Il y a des débats: certains comme l'UE veulent plus de rigueur sur l'application de l'accord, d'autres plus de souplesse... Mais il n'y pas eu les graines du blocage souvent vues dans le passé", avant l'adoption fin 2015 de l'accord de Paris, note David Levai, ex-négociateur français, expert à l'Institut du développement durable (Iddri) à Paris.
"Ce contexte américain crée une forme de solidarité: on fait bloc, c'est un peu comme "le pack" en rugby", dit-il.
Très techniques, les débats ont surtout porté sur des questions de procédure autour de l'application de l'accord de Paris. Rien de tangible n'est sorti sur le fond de ce "mode d'emploi de l'accord", que les négociateurs ont jusqu'en 2018 pour préciser.

AFP/VNA/CVN

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