Face au paludisme, la Côte d'Ivoire vaccine en premier les enfants

À Abobo, quartier populaire d'Abidjan, des dizaines de femmes font la queue devant des infirmières, bébé attaché sur le dos dans un pagne : la Côte d'Ivoire a lancé lundi 15 juillet sa première campagne de vaccination contre le paludisme, qui tue majoritairement des enfants.

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Une soignante prépare une dose de vaccin contre le paludisme le jour du lancement d'une campagne nationale contre cette maladie, à Abidjan (Côte d'Ivoire), le 15 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Assise sur les genoux de sa maman, enserrée dans ses bras, Awa ne pleure rien qu'à la vue de l'aiguille : âgée de huit mois, elle reçoit sa première dose de vaccin. "Je suis contente, j’ai vu toutes les mamans venues faire cette vaccination du palu", lance souriante sa mère. Derrière elle, des femmes consolent aussi leurs bambins.

"Les petits-enfants, je vais les faire vacciner bientôt, ça ne saurait tarder, pour éviter qu'ils soient atteints du paludisme, puisque quand l'enfant a déjà le vaccin, il est sauvé", explique Achiaou Aremu, une grand-mère venue prendre des informations lundi 15 juillet à Abobo. "Cette maladie-là ravage, fait beaucoup de dégâts", insiste-t-elle.

En Côte d'Ivoire, le paludisme, transmis par le moustique, tue quatre personnes par jour dont trois enfants de moins de cinq ans et reste la première cause des consultations médicales, selon le ministère de la Santé.

Des femmes allaitent leur bébé en attendant d'être vaccinées contre le paludisme, le 15 juillet à Abidjan (Côte d'Ivoire).
Photo : AFP/VNA/CVN

Le pays a ainsi inscrit le remède antipaludique dans le calendrier vaccinal des enfants, après avoir reçu 656.600 doses fin juin du sérum R21/Matrix-M. Quatre doses doivent être administrées gratuitement à 6, 8, 9 et 15 mois.

Fabriqué par le géant indien Serum Institute of India (SII), il s'agit d'un des deux vaccins antipaludiques pour les enfants recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avec le RTS,S du britannique GSK. Leur efficacité est évaluée à 75% pour protéger en particulier des formes graves de cette maladie qui donne notamment de fortes fièvres, maux de tête et frissons.

"Avancée significative"

"Cette décision marque une avancée significative pour la protection de nos enfants contre cette maladie", a estimé lundi 15 juillet le ministre de la Santé, de l'Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba.

Une soignante vaccine un bébé contre le paludisme, le 15 juillet à Abidjan (Côte d'Ivoire).
Photo : AFP/VNA/CVN

Chez les enfants de moins de 5 ans, "la mortalité du paludisme a baissé de 2018 à 2021 (...) de 49 pour 100.000 enfants à 19 pour 100.000", mais "reste élevée chez ces derniers", précisait récemment le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Aka Charles Koffi.

"En Côte d'Ivoire, bien que le nombre de décédés du paludisme ait régressé significativement, l'incidence a augmenté dans la population générale mais aussi chez les enfants de moins de 5 ans", a de son côté rappelé Fatim Tall, représentante de l'OMS dans le pays.

En 2022, le paludisme a causé plus de 600.000 décès dans le monde : 95% en Afrique, dont 80% d'enfants de moins de cinq ans, rapporte l'OMS. Le Ghana, le Nigeria, le Burkina Faso et la République centrafricaine font partie des pays qui ont déjà autorisé le vaccin R21. D'autres pays comme le Cameroun ont démarré une vaccination à grande échelle.

"Le vaccin contre le paludisme est sûr et efficace", a assuré lundi 15 juillet le ministre de la Santé, voulant faire taire des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, qui affirment par exemple que le sérum rendrait des femmes stériles. Mais s'il est "sûr", il n'est pas suffisant pour éradiquer la maladie.

Dans le cadre de sa politique préventive, l'État ivoirien distribue également des moustiquaires, effectue des pulvérisations d'insecticides et demande à sa population de maintenir son environnement propre. Une tâche pas toujours aisée dans certains quartiers populaires de la capitale économique.

Agathe Louis-Doh, habitante d'Abobo, voudrait voir son quartier assaini par les autorités : "Il faut arranger notre quartier. Juste à côté de ma maison, il y a des poubelles" entassées, confie-t-elle. La saleté attire les moustiques, et "tous mes enfants sont malades", déplore-t-elle.

AFP/VNA/CVN




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