>>La France confirme la fin d'aides au charbon et déroule le tapis vert pour la COP21
>>La France prépare son dispositif de sécurité et ses transports pour la Conférence de Paris (COP21)
"Nous devons avancer à Bonn pour avoir un succès à Paris", a-t-il dit aux chefs des délégations réunies pour une dernière semaine de pourparlers officiels avant la "COP" de Paris, qu'il présidera à compter du 30 novembre.
"Cette semaine est critique", a insisté M. Fabius, les appelant à produire un projet d'accord "clair, concis, équilibré et ambitieux", "identifiant un nombre limité de questions politiques qui resteront" à trancher à Paris.
Les discussions ont repris le 20 octobre dans une atmosphère apaisée, après une journée de lundi 19 octobre marquée par les protestations des pays en développement, furieux de voir le texte amputé d'une partie de leurs propositions.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à Bonn, dans l'Ouest de l'Allemagne, le 20 octobre. |
À la demande du groupe G77 (qui compte aujourd'hui 134 pays émergents et en développement, 80% de la population mondiale), le projet d'accord a été amendé par toutes les parties, passant de 20 à 34 pages. Leurs revendications concernaient notamment les financements promis par les pays du Nord au Sud et la prise en charge des dommages générés par le réchauffement.
Ces ajouts "ont permis de corriger les déséquilibres", s'est félicitée la présidente du G77, l'ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, à la reprise des travaux.
"Nous les pays vulnérables, nous avons besoin d'un accord plus que d'autres, mais on ne peut pas signer n'importe quoi", a déclaré Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique. "Maintenant, on peut discuter", a-t-il estimé.
M. Fabius a jugé "positif" que les délégations aient pu produire un nouveau projet d'accord. La future présidence française a "une attitude d'écoute, d'ambition pour l'accord et aussi de compromis, puisqu'à la fin il faut que les décisions soient adoptées par les uns et les autres", a-t-il expliqué.
Psychodrame utile
Les délégations présentes à Bonn, siège de la convention de l'ONU sur les changements climatiques (CCNUCC), n'ont plus que quatre jours de négociations officielles avant l'ouverture de la COP21.
La COP est censée produire un accord historique car elle engagera l'ensemble des pays dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de contenir le réchauffement sous le seuil critique de +2° par rapport au niveau pré-industriel.
Mais des questions difficiles restent à trancher, du financement des politiques climatiques au caractère contraignant ou non de l'accord.
"Nous avons progressé, car nous avons réellement commencé à nous écouter les uns les autres", explique le chef de la délégation cubaine Pedro Luis Pedroso. "Et toutes les délégations savent que nous n'avons plus beaucoup de temps".
"On ressent physiquement cette atmosphère positive, c'est assez exceptionnel", s'est réjouie la négociatrice française Laurence Tubiana.
"Après le psychodrame d'hier, nous sommes finalement assez avancés dans le processus", estime Mohamed Adow, de l'ONG, Christian Aid. "Le texte reflète toutes les positions. Des éléments nouveaux s'ajouteront, d'autres seront supprimés, la bonne nouvelle est qu'on peut avancer".
Cette "crise était très importante, car elle a permis de recentrer l'attention de tous sur ce que cet accord doit apporter à ceux qui en ont le plus besoin, notamment sur le plan financier", a dit Alix Mazounie, du Réseau Action Climat.
Suivant les appels à la mobilisation déjà lancés par de nombreux leaders politiques mais aussi le pape, 150 responsables religieux ont publié à Bonn un appel à saisir "une occasion unique de contribuer au bien commun de l'humanité", qualifiant le réchauffement de "menace pour la vie".
AFP/VNA/CVN