Climat : tension à la reprise des négociations, appels à la mobilisation de Ban et Obama

Le président américain Barack Obama et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont appelé le 19 octobre à la mobilisation contre le réchauffement au moment où les négociations sur le climat redémarraient difficilement le 19 octobre à Bonn sur fond de grogne des pays en développement.

>>Dernière ligne droite avant la conférence de Paris sur le climat
"Nous n'avons aucun plan B parce que nous n'avons aucune planète B", a dit Ban Ki-moon, depuis Bratislava, appelant les pays à voir au-delà de leurs intérêts nationaux en négociant l'accord.
Le président américain Barack Obama a pour sa part appelé les entreprises à s'engager contre le dérèglement du climat, en accueillant à la Maison-Blanche les patrons de 81 sociétés.
Le président américain Barack Obama a appelé les entreprises à s'engager contre le dérèglement du climat, en accueillant à la Maison-Blanche les patrons de 81 sociétés.
Photo : AFP/VNA/CVN

De l'autre côté de l'Atlantique, le président français François Hollande, dont le pays accueillera dans six semaines la conférence censée accoucher d'un accord universel pour freiner le réchauffement, a mis en garde contre un accord à l'ambition limitée.
"Il y aura un accord à Paris. Toute la question est de savoir à quel niveau se fera l'accord et si nous pourrons régulièrement le réviser", a-t-il dit. Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était attendu mardi 20 octobre à Bonn.
Dans l'ancienne capitale allemande, la dernière semaine de négociation avant Paris s'est ouverte par une critique sévère des pays en développement. Ils ont dénoncé les insuffisances du nouveau texte devant servir de base aux discussions tout en réaffirmant leur confiance dans le processus.
"Le texte est extrêmement déséquilibré", a déclaré à la session d'ouverture la déléguée sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, au nom du groupe G77 et de la Chine (134 pays émergents et en développement).
Dans une réunion à huis clos, Mme Mxakato-Diseko est allée jusqu'à parler d'"apartheid" si leurs propositions n'étaient pas prises en compte, a-t-elle dit.
Le nouveau document "ignore complètement les propositions du groupe G77 sur les financements", a expliqué Gurdial Singh Nijar, porte-parole d'un des sous-groupes du G77.
La déléguée sud-africaine a toutefois salué l'écoute des coprésidents, l'Algérien Ahmed Djoghlaf et l'Américain Daniel Reifsnyder, auteurs du document, qui ont proposé aux pays de faire des ajouts avant que les négociations ne débutent réellement.
Le groupe s'engage à limiter ses "ajouts aux propositions les plus essentielles", a assuré Mme Mxakato-Diseko.
Laurence Tubiana à Paris, le 25 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN
Face à la lenteur des discussions, les deux coprésidents avaient été mandatés début septembre pour proposer un texte plus clair et plus succinct, ainsi réduit de 80 à 20 pages.
"Manque d'ambition"
Laurence Tubiana, la négociatrice française, a reconnu lundi 19 octobre en séance plénière que le texte manquait "d'ambition sur tous les points". Elle s'est cependant voulue rassurante : "Nous sommes ici pour corriger ses faiblesses".
Les négociations climatiques s'enlisant régulièrement dans des débats de procédure, l'ambassadrice française a rappelé que désormais "le temps presse".
Amjad Abdulla, porte-parole des États insulaires, a déclaré être "très confiant" sur la possibilité d'avoir au bout du compte un texte dont la longueur reste "gérable".
Le futur accord de Paris doit marquer un tournant dans la lutte pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, pour l'essentiel liés à la combustion d'énergies fossiles. Il doit aussi prendre en compte les besoins d'adaptation aux impacts du réchauffement.
À ce stade, 150 États ont remis à l'ONU leur "contribution" pour réduire leurs émissions à horizon 2025-2030, en vue de la conférence de Paris, prévue du 30 novembre au 11 décembre.
Mais l'ensemble de ces promesses met encore la Terre sur une trajectoire de +2,7°C voire 3°, loin de l'objectif de 2° au-delà duquel les scientifiques prévoient des effets destructeurs.
Pour signer un accord, beaucoup de pays en développement exigent un soutien financier et technologique pour réduire leurs émissions et faire face aux impacts qu'ils subissent déjà.
Particulièrement attendue : la concrétisation de la promesse, faite en 2009, d'arriver à 100 milliards de dollars d'aide climatique annuelle en 2020.

AFP/VNA/CVN

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