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Un véhicule des pompiers transportant un patient atteint du Covid-19 et évacué de Mulhouse, quitte l'aéroport de Bordeaux, le 27 mars. |
Avec l'épidémie qui enfle, les transferts de malades s'accélèrent depuis vendredi pour soulager les hôpitaux engorgés, comme dans le Grand Est, l'une des régions les plus lourdement touchées avec samedi 3.777 personnes hospitalisées, dont 786 en réanimation, et 757 décès.
"Il faut libérer des lits, il faut absolument donner de l'air au service de réanimation. On est toujours dans une augmentation continue du nombre de patients", s'alarme le chef des urgences du centre hospitalier régional (CHR) de Metz, François Braun.
Depuis plusieurs jours, les autorités préparent le transfert par deux TGV médicalisés de 36 patients depuis les gares de Mulhouse et Nancy vers dix établissements aquitains, d'Angoulême à Pau. L'arrivée de ces trains - "Chardon 2" et "Chardon 3" - est prévue dans l'après-midi 29 mars.
Entre 27 et 28 mars, 18 patients, principalement de Mulhouse et Colmar, ont déjà été évacués dont 6 par avion militaire vers le CHU de Bordeaux notamment et 12 par avions sanitaires privés vers les deux autres CHU aquitains, Limoges et Poitiers. Des transferts qui s'inscrivent dans le cadre de l'opération Résilience, lancée par Emmanuel Macron, soit 54 patients en trois jours vers cette région.
Deux malades de Metz ont par ailleurs été évacués samedi 29 mars par un hélicoptère militaire vers l'Allemagne.
Le train au départ de Mulhouse acheminera 12 patients jusqu'à Poitiers et l'autre, depuis Nancy, en transportera 24 autres en gare de Bordeaux puis de Bayonne. Ils seront ensuite conduits en ambulance vers les hôpitaux.
Hôpital roulant
Les transferts depuis Nancy concernent "12 patients de Metz et 12 de Nancy", a détaillé le chef des urgences de Metz. Les opérations commenceront "vers 05h00-06h00 du matin" pour un départ en fin de matinée.
Il s'agit de patients "en état d'être transférés, sans complication en cours (...) Ils sont toujours intubés, ventilés, endormis et ils n'ont pas besoin d'être mis sur le ventre pour respirer", selon M. Braun.
À bord des trains, aménagés en hôpital roulant, "quatre patients seront installés dans chaque voiture avec pour chacune des voitures un anesthésiste-réanimateur ou un urgentiste senior, un interne, une infirmière anesthésiste, trois infirmières, éventuellement un logisticien", a indiqué le ministère des Solidarités et de la Santé.
Les équipes seront épaulées par une quinzaine de professionnels du CHU de Bordeaux.
Le TGV présente l'avantage d'être "particulièrement stable par rapport aux autres vecteurs et finalement particulièrement sécuritaire. Nous avons plus de place, plus d'équipes à l'intérieur, plus de matériels", a expliqué François Braun samedi 28 mars sur France inter.