États-Unis : premier débat des primaires républicaines, Trump reste Trump

Excessif, comique, provocateur : Donald Trump, le milliardaire américain en tête de la course des primaires républicaines, a donné le pire et le meilleur de lui-même le 6 août au premier débat de la saison électorale, ses adversaires peinant à imposer le sérieux.

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Au centre de la scène dans l'arène de basket de Cleveland, entouré de neuf rivaux loin derrière lui dans les sondages, le magnat de l'immobilier a donné le ton en expliquant ne pas exclure de se présenter à la présidentielle de novembre 2016 en indépendant s'il perdait les primaires. Il est le seul à ne pas s'interdire cette option, qui bénéficierait à coup sûr au candidat ou à la candidate démocrate.
"Je ne ferai pas cette promesse à ce stade", a-t-il dit, déclenchant la fureur d'un autre candidat et les huées des militants assistant au débat de deux heures.
Donald Trump à son arrivée au premier débat des primaires républicaines, le 6 août à Cleveland.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais l'homme d'affaires a fait rire, voire rire jaune, en rappelant qu'il avait autrefois "donné beaucoup d'argent à la plupart des gens sur cette scène" pour acheter leurs faveurs. Même à Hillary Clinton. Pourquoi?, lui ont demandé les journalistes de Fox News, qui organisait le débat. "Je lui ai dit de venir à mon mariage, et elle est venue à mon mariage. Elle n'avait pas le choix", a répondu avec gourmandise le sexagénaire.
Le magnat de l'immobilier a pris la tête de la course depuis son entrée fracassante en campagne en juin. Sa popularité l'a exposé aux critiques, ses concurrents l'accusant d'avoir été démocrate et d'avoir retourné sa veste au cours des années, sur des sujets chers aux conservateurs comme l'avortement, l'immigration et l'assurance-maladie, qu'il voulait autrefois nationaliser.
"Je dirais la chose suivante : puisqu'il a changé d'avis sur les amnisties (de migrants clandestins), sur la santé et sur l'avortement, je voudrais seulement savoir sur quels principes il va gouverner", a dit Carly Fiorina, ex-patronne de Hewlett-Packard, qui s'est fait remarquer lors d'un premier débat réunissant les sept candidats les moins bien placés dans les sondages.
Avec sa nonchalance et sa moue habituelles, "The Donald" a éludé les questions les plus pointues, hésitant à voix haute à qualifier d'"incompétent" Barack Obama, et poussant l'assurance jusqu'à plaindre l'un de ses contradicteurs : "ça a l'air difficile pour vous ce soir".
Immigration clandestine
Les 17 candidats républicains ont fait preuve d'une remarquable unité idéologique, tous dénonçant l'ère "Obama-Clinton" et s'engageant à revenir sur de nombreuses décisions de l'ère du président démocrate, sur l'Iran, la santé, l'environnement ou les réglementations bancaires.
Le sujet brûlant de l'immigration, et du sort des 11 millions de sans-papiers vivant aux États-Unis, a semblé ouvrir un front entre les candidats.
Jeb Bush, fils et frère des anciens présidents Bush, a proposé une régularisation progressive en échange d'une amende et d'autres conditions -anathème pour de nombreux conservateurs. "J'estime que la grande majorité des gens qui viennent ici illégalement n'ont pas d'autre option. Ils veulent aider leurs familles", a-t-il dit.
Un échange tendu sur l'ampleur des programmes de surveillance américains a également illustré le fossé qui sépare l'aile libertaire du parti républicain et les partisans du maintien en place de l'appareil de surveillance américain.

AFP/VNA/CVN

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