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Le convoi est arrivé vers 15h30 GMT au siège du laboratoire dépendant du ministère de la Défense dans lequel des expertises débuteront le 5 août, en présence d'experts malaisiens et de représentants de Boeing. Trois jours après sa découverte sur une plage de l'île française de la Réunion, dans l'Ouest de l'océan Indien, le débris long de deux mètres, emballé dans une caisse, était parvenu à 04h17 GMT à l'aéroport parisien d'Orly.
Le débris d'avion retrouvé à La Réunion arrive au laboratoire de la Défense à Balma, près de Toulouse, le 1er août. |
Les investigations sur ce flaperon, volet bordant les ailes d'un avion que les pilotes actionnent au décollage ou à l'atterrissage, viseront en premier lieu à confirmer s'il appartenait bien au Boeing disparu sans laisser de traces il y a plus d'un an.
Quatre responsables malaisiens, dont le directeur de l'aviation civile Azharuddin Abdul Rahman et des représentants de la compagnie Malaysian Airlines, sont déjà à Paris.
Ils participeront le 3 août, avec un représentant de la justice malaisienne, à une réunion à huis clos avec un des trois magistrats français chargés de l'enquête, un membre du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et les gendarmes français.
"Nous nous rendrons à Toulouse dans les deux jours. Nous espérons vérifier mercredi si le flaperon provient du MH370 ou pas", a déclaré M. Azharuddin.
L'avionneur américain Boeing va également dépêcher une équipe "technique" pour participer à l'expertise de cette pièce portant l'inscription "657BB", qui correspond à celle d'un flaperon de B777. Aucun autre accident aérien n'a impliqué ce type d'appareil dans cette région du monde.
Des morceaux d'une valise retrouvée sur la même plage au lendemain de la découverte du morceau d'avion doivent eux être analysés dans un laboratoire de la gendarmerie, en région parisienne.
Des experts malaisiens à Paris
La découverte inattendue de ce fragment a relancé l'espoir d'une élucidation de cette mystérieuse disparition, une des grandes énigmes de l'histoire de l'aviation civile.
Depuis seize mois, plusieurs pays oeuvrent de concert pour retrouver la trace de l'appareil : la Chine, dont 153 ressortissants étaient à son bord, la Malaisie, dont Malaysian Airlines est la compagnie nationale, les États-Unis, où est fabriqué l'avion, et l'Australie, au large de laquelle des satellites ont "accroché" pour la dernière fois les systèmes de communication du Boeing.
Trois jours après sa découverte sur une plage de l’île française à l’Ouest de l’océan Indien, le débris long de deux mètres, emballé dans une caisse, est arrivé à Paris. |
La découverte du débris est un "premier signe positif", a estimé la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop, dont le pays a coordonné d'intenses mais vaines recherches en mer au printemps 2014. "Les experts vont devoir analyser s'il s'agit d'une pièce (de l'avion) du MH370, les courants, comment elle est arrivée là et ce que cela a comme conséquences pour les recherches".
À Saint-André de La Réunion, quelques habitants ont arpenté samedi 1er août la plage où a été retrouvé le débris, espérant d'autres trouvailles. "On est venu voir si on pouvait trouver quelque chose appartenant à l’avion, un train d’atterrissage, un passeport, des vêtements", a expliqué Sivamadin Sandye, un pêcheur, présent avec femme et enfants.
Une messe à la mémoire des victimes du vol MH370 a réuni entre 300 et 400 personnes dans une église locale.
"Confirmation à 100%"
Les familles des disparus échaudées par plusieurs fausses alertes attendent quant à elles avec impatience le résultat des analyses.
Époux et père de trois passagers du vol, le Français Ghyslain Wattrelos, "très content que ces débris soient retrouvés en France", espère la fin de "l'omerta" et de la "désinformation".
"Nous ne voulons plus entendre des autorités dire qu'elles sont sûres à 99%. Nous voulons une confirmation à 100%", affirmait pour sa part l'association des familles des disparus chinois, dès jeudi 30 juillet, sur le site de messagerie Wechat.
Selon les responsables de l'enquête, l'explication la plus crédible est qu'une brusque chute du niveau d'oxygène dans l'appareil a rendu l'équipage et les passagers inconscients. L'avion aurait alors volé en pilote automatique au-dessus de l'océan Indien, jusqu'à sa chute en mer, après avoir bifurqué de son plan de vol Kuala Lumpur-Pékin.
Des conjectures demeurent sur une défaillance mécanique ou structurelle, voire un acte terroriste, mais rien n'a étayé jusqu'ici l'un ou l'autre scénario.
Cette disparition inexpliquée a aussi nourri toutes sortes d'hypothèses, parfois fantasques, allant de théories complotistes aux fantasmes nourris du mythe du Triangle des Bermudes et des séries "Lost" ou "La Quatrième Dimension".
Le 29 janvier, la Malaisie a officiellement déclaré que cette disparition était un accident et que les passagers et les membres de l'équipage étaient présumés morts.
AFP/VNA/CVN