>>Barack Obama prononcera son discours sur l'État de l'Union le 20 janvier
Forts de leur majorité au Sénat et à la Chambre des représentants, les républicains devraient rapidement faire adopter une loi autorisant le chantier, bloqué depuis plus de six ans par l’administration Obama, en raison notamment d’objections sur son impact environnemental.
Mais mardi 6 janvier, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a annoncé que Barack Obama ne promulguerait pas la loi.
Le président des États-Unis, Barack Obama. |
Le président entend faire respecter le processus administratif en cours : il est normalement le décideur ultime pour autoriser le projet de l’opérateur TransCanada, dont la première demande d’autorisation date de 2008. Mais il tergiverse depuis des années, pour s’assurer que le projet n’aggraverait pas le changement climatique, et plus récemment pour attendre le dénouement d’une procédure judiciaire dans l’un des États traversés par le futur oléoduc, le Nebraska (Centre).
Sur le fond, a redit Josh Earnest, Barack Obama n’a pas décidé s’il autoriserait, in fine, l’oléoduc. En décembre, le président américain a jugé que le projet profiterait plus aux entreprises pétrolières canadiennes qu’aux consommateurs américains, car le brut transporté vers les raffineries américaines serait ensuite exporté à l’étranger.
Mais les républicains contestent cette analyse et soulignent le potentiel de création d’emplois et d’activité pour les raffineries du Golfe du Mexique destinataires du futur brut. Ils sont déterminés à adopter la loi autorisant immédiatement le projet, défiant la menace de veto.
Le gouvernement canadien a une nouvelle fois appelé Washington à approuver le projet mardi 6 janvier, de même que le Pdg de TransCanada, Russ Girling.
Dans un communiqué teinté d’exaspération, le patron a souligné que les six années d’attente excédaient largement la durée habituelle pour un tel projet.
"Keystone XL est un projet qui était nécessaire quand les cours du pétrole étaient inférieurs à 40 dollars lors du dépôt de notre première demande en 2008, lorsqu’ils étaient à 100 dollars l’an dernier, ou à 50 dollars aujourd’hui", a-t-il déclaré. "Soyons clairs, ce n’est qu’un oléoduc, pas le premier, pas le dernier".
La Chambre votera vendredi 9 janvier, le Sénat à une date non encore fixée. Une audition prévue mercredi 7 janvier a été annulée.
Après le veto présidentiel, les deux chambres pourront tenter de le surmonter, mais il faudra recueillir une majorité des deux tiers.
AFP/VNA/CVN