États-Unis : les élus démocrates mettent fin à leur fronde anti-armes

Les parlementaires démocrates ont mis fin le 23 juin à leur spectaculaire sit-in entamé la veille au Congrès américain sans obtenir de vote sur un texte limitant l'accès aux armes à feu, onze jours après la sanglante attaque d'Orlando.

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Les parlementaires démocrates mettent le sit-in, le 23 juin à la Chambre des representants à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je veux juste vous remercier. Nous allons partir d'ici", a annoncé dans l'hémicycle de la Chambre des représentants John Lewis, élu noir de Géorgie et figure du mouvement des droits civiques dans les années 1960, qui a mené ce mouvement.

"Nous devons garder la foi et revenir ici le 5 juillet, plus déterminés que jamais", a-t-il dit. Le Congrès est en congé jusqu'à la fête de l'indépendance du 4 juillet.

"Ce n'est pas la lutte d'un seul jour ou d'une seule semaine ou d'une seule année. C'est un combat. Et nous allons gagner ce combat", a-t-il déclaré avant d'être acclamé dehors par des dizaines de militants anti-armes.

Soutenus par le président Barack Obama, les parlementaires démocrates se sont succédé pendant plus de 24 heures à la tribune de l'hémicycle, y compris la nuit, pour un sit-in unique dans l'histoire récente du Congrès.

"No bill, no break" (pas de texte de loi, pas de pause), ont-ils régulièrement scandé en vain, y compris quand le président de la Chambre, le républicain Paul Ryan, a appelé à voter sur d'autres sujets.

Paul Ryan, qui a qualifié le sit-in de "coup de pub", a certes convoqué une session dans la nuit mais refusé de mettre au vote deux propositions de loi réclamées par les démocrates: l'une étend les vérifications d'antécédents à toute vente d'armes lors de foires ou sur Internet, et l'autre empêche les personnes figurant sur les listes de surveillance terroriste d'acquérir une arme.

La majorité républicaine refuse ardemment toute remise en cause du droit de s'armer, protégé par la Constitution.

Débat réduit au "silence"

Le parlementaire démocrate de Géorgie, John Lewis, parle à ses partisans après avoir mis fin le sit-in, le 23 juin à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Paul Ryan et les républicains ne veulent que réduire au silence le débat sur la réforme de nos lois" sur l'accès aux armes, a déploré la présidente du parti démocrate Debbie Wasserman Schultz dans un communiqué.

Les démocrates demandaient aux chefs républicains d'annuler les congés de la fête nationale du 4 juillet. Mais Paul Ryan a refusé d'accéder à leur demande et a ajourné la Chambre pour deux semaines à compter de jeudi 23 juin.

"Combien de vies américaines seront fauchées dans des violences par armes à feu quand la Chambre sera en congé ?", s'était demandé à l'aube la représentante Katherine Clark.

À l'inverse, des élus républicains ont exprimé leur colère et dénoncé à l'image de Louie Gohmert le fait que les démocrates aient "pris le contrôle de la Chambre", appelant à "mettre fin au chaos".

Cette fronde est spectaculaire dans une institution généralement respectueuse du protocole. "On doit parfois se mettre en travers du chemin", avait expliqué mercredi 22 juin M. Lewis, retweeté par Barack Obama qui le remerciait de "mener (ce mouvement) sur la violence des armes au moment où on en a le plus besoin".

Après la tuerie d'Orlando (Floride, Sud-Est), qui a fait 49 morts dans une boîte de nuit gay, les parlementaires démocrates ont déposé de multiples propositions de loi pour limiter l'accès aux armes à feu.

Les démocrates sont déterminés à faire le plus de bruit possible pour faire des armes un thème central de la campagne des élections présidentielle et législatives du 8 novembre. Le Sénat, lui aussi contrôlé par les républicains, avait rejeté en début de semaine une série de restrictions à l'accès aux armes à feu.


AFP/VNA/CVN

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