Après Orlando, le Congrès américain rejette toute restriction sur les armes

Le Sénat américain, à majorité républicaine, a rejeté le 20 juin sans surprise un durcissement des lois sur les armes à feu proposé par les démocrates après la mort de 49 personnes à Orlando dans la pire fusillade de l'histoire récente des États-Unis.

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Des pistolets exposés au congrès annuel de la NRA (National rifle association) à Louisville, dans le Kentucky, aux États-Unis, le 21 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

En pleine campagne électorale, à un mois des conventions d'investiture présidentielle, il semblait improbable que les parlementaires s'accordent subitement sur l'un des sujets les plus brûlants de la politique américaine, dans l'impasse depuis des années.

Désireux toutefois de réagir après le massacre de 49 personnes, la majorité avait programmé des votes sur deux propositions de loi démocrates, ainsi que sur deux textes concurrents des républicains.

Mais chaque groupe a voté presque unanimement contre les propositions de l'autre.

"Le deuxième amendement (de la Constitution) sur le droit de détenir des armes est un droit fondamental, et toute action législative doit prendre en compte cet état de fait", a déclaré le sénateur républicain Chuck Grassley.

"Ce soir, le Sénat a tourné le dos aux victimes d'Orlando et de San Bernardino, de Newtown et de Chicago", a déploré le démocrate Dick Durbin. "Pourquoi ? Parce que trop de sénateurs n'ont pas les tripes de dire non à la NRA". La National Rifle Association est le lobby des armes.

Les deux propositions démocrates visaient, d'une part, à interdire aux personnes figurant sur les listes de surveillance terroriste d'acheter des armes à feu, et d'autre part à généraliser à toutes les ventes, notamment dans les salons spécialisés, les vérifications d'antécédents criminels et psychiatriques avant toute transaction.

Considérant que s'armer est un droit constitutionnel, les républicains refusent que le FBI puisse, sur simple décision administrative, empêcher un individu d'acheter une arme. Ils ont proposé une mesure qui retarderait donc la vente de 72 heures pour les suspects terroristes, le temps qu'un juge approuve l'interdiction.

L'autre proposition républicaine consistait à réformer à la marge le système de vérifications d'antécédents.

Les démocrates ont jugé ces mesures trop modestes et ont réussi à les couler, car tout texte nécessite une majorité qualifiée de 60 voix sur 100.

Pour rebondir après ce nouvel échec, une sénatrice républicaine modérée, Susan Collins, devait dévoiler prochainement un compromis, mais ses chances de réussite paraissaient tout aussi faibles.

AFP/VNA/CVN

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