Espagne : la ville de Málaga veut mettre fin aux balades en calèches

Le long du front de mer, des touristes admirent les eaux de la Méditerranée, installés dans une calèche tirée par un cheval : l'image, grand classique des villes touristiques du Sud de l'Espagne, ne sera bientôt plus qu'un souvenir à Málaga, où la municipalité a décidé de mettre fin à cette pratique.

>> Jordanie : à Petra, des voitures électriques aux côtés des animaux

Des touristes visitent Málaga en calèche, le 10 février en Espagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est très agréable, on voit Málaga d'une manière complètement différente", se réjouit Anastasia, une touriste de 47 ans qui descend tout juste d'une de ces calèches. "Je suis sûr que ça aide la ville à attirer plus de monde", abonde Robert, 46 ans, lui aussi enthousiasmé après une promenade.

La pratique, qui existe encore dans quelques villes d'Andalousie (Sud de l'Espagne), n'en reste pas moins très critiquée par les défenseurs de la cause animale.

Les chevaux tirant les calèches "doivent faire des trajets énormes", affirme Concordia Márquez, fondatrice d'un refuge baptisé "Tous les chevaux du monde", situé à une trentaine de kilomètres de Málaga.

"Ils doivent se rendre au lieu où ils passent la nuit, puis revenir (à Málaga) pour travailler", poursuit-elle. Elle souligne aussi les températures extrêmement élevées en été dans le sud de l'Espagne : "À Malaga, il peut faire jusqu'à 40 ou 45 degrés. C'est inhumain de faire travailler un cheval dans ces conditions".

De fait, l'argument du bien-être animal a été mis en avant par la municipalité pour expliquer sa décision. Mais ce n'est pas le seul.

"Ce que nous cherchons, c'est le bien-être des animaux, mais il faut aussi se rendre compte qu'à Málaga, auparavant, il y avait beaucoup plus d'espace pour que (ces calèches) circulent. Mais avec les travaux réalisés au cours des 20 dernières années, il ne reste plus que le parc et une partie du front de mer", explique María Trinidad Hernández, conseillère chargée de la mobilité à la mairie de la ville.

"Négociations"

L'objectif n'a rien de neuf puisque dès 2015, la municipalité avait annoncé son souhait de mettre un terme à cette pratique touristique d'ici à 2035. Le calendrier a donc été beaucoup accéléré.

Concordia Márquez, fondatrice du refuge "Tous les chevaux du monde" où des chevaux d'attelage à la retraite sont accueillis et soignés, à Alhaurin el Grande, près de Málaga, le 29 janvier en Espagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"À l'époque, il y avait 55 licences, il en reste 25", poursuit Mme Trinidad Hernández. "Aujourd'hui, ce que nous voulons, c'est anticiper sur ces 10 années (jusqu'à 2035) et en finir en 2025".

Et d'expliquer que des "négociations" sont encore en cours avec les titulaires des 25 dernières licences pour parvenir à un accord.

"Nous avons négocié pendant très longtemps, nous avons répondu à 99% des revendications des propriétaires de calèches, mais dès lors que la mairie a pris la décision (...) nous allons révoquer ces licences", promet la conseillère municipale.

Les calèches ne disparaîtront toutefois pas complètement du paysage de Málaga. Quelques-unes devraient continuer à circuler dans la ville de manière ponctuelle.

"Ce qui va disparaître, ce sont les licences municipales, la calèche touristique que l'on prend et paie comme s'il s'agissait d'un taxi", explique l'édile. Mais "pendant les fêtes et les périodes où la calèche est traditionnellement utilisée, elle continuera d'exister".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top