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Visite de Petra (Jordanie) en voitures électriques ou à dos de chameaux. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il n’y a ni pollution, ni fumée" et ce choix a "réduit le nombre de cas de maltraitance animale", se félicite Suleiman Farajat, à la tête de l’Autorité régionale de développement touristique à Petra.
Une flotte de dix voitures électriques peut désormais conduire les touristes le long du Siq, gorge tortueuse de plus d’un kilomètre menant à la cité taillée dans le granit rosé par les Nabatéens il y a plus de 2.000 ans.
Selon les autorités touristiques, leur nombre pourrait doubler en fonction de la demande, encore faible en raison des restrictions sanitaires. Ces véhicules semblables à des voiturettes de golf devraient également faciliter la conservation du site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et principale attraction touristique du pays, avec plus d’un million de visiteurs en 2019.
Avant, "les roues des calèches heurtaient les parois des gorges, les crottins ne sentaient pas bons et il n’était pas simple de les nettoyer", explique M. Farajat. "Ce n’était agréable ni pour les touristes, ni pour les chevaux, ni pour nous", assure-t-il, précisant que seulement 12 calèches allaient disparaître.
Pour l’association PETA, qui critique l’utilisation à outrance des animaux de trait pour transporter les touristes, cette décision, prise en accord avec l’Association des propriétaires de chevaux de Petra, est une "étape majeure pour les protéger".
Un homme aide une personne à mobilité réduite à monter dans une voiture électrique pour visiter la cité de Petra, en Jordanie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Si le groupe espère qu’un jour "il n’y aura plus d’animaux de trait à Petra", plusieurs centaines y travaillent toujours. Les autorités responsables du site souhaitent notamment "préserver le caractère du lieu" avec la présence des équidés.
Accessibilité
Ce projet a également été salué car il améliore l’accessibilité du site aux personnes à mobilité réduite. "Les personnes handicapées mais également celles ayant des difficultés à marcher longtemps peuvent désormais voir cet endroit merveilleux", se réjouit Rudy, un touriste autrichien de 43 ans en fauteuil roulant.
Angie, une femme de 60 ans, venue des États-Unis pour admirer le site, confirme. "Cela peut sembler un petit peu surprenant d’avoir ces véhicules dans ce lieu magnifique, mais à notre âge, pouvoir revenir en voiture électrique était appréciable".
"Avant (les chevaux) étaient fatigués, nous gagnions moins d’argent et la journée de travail était plus longue", défend Mohammad Amarat, patron de l’Association des propriétaires de chevaux. Ce système permet aux guides de gagner plus de 300 dinars jordaniens par mois (environ 420 USD), soit plus qu’avant, en transportant cinq touristes par voyage contre deux dans les calèches, ajoute-t-il.
Une hausse de revenus bienvenue. La pandémie de COVID-19 a en effet porté un coup dur au secteur du tourisme jordanien, qui représentait avant la crise sanitaire entre 12% et 14% du PIB, passant de 5,8 milliards d’USD en 2019 à un milliard en 2020, selon des chiffres officiels.
AFP/VNA/CVN