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Épinglée par Bruxelles, la France a annoncé une série de mesures pour tenter d'améliorer le tri et le recyclage de ses déchets ménagers et emballages. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Première mesure concrète, annoncée jeudi 22 juin par la secrétaire d'État à l'Écologie, Bérangère Couillard, lors d'un entretien téléphonique avec la presse : le retour d'ici à deux ans de la consigne sur les emballages alimentaires en verre. Des expérimentations vont démarrer l'an prochain dans des enseignes d'hypermarchés volontaires qui vont reprendre des emballages vides réutilisables.
Parallèlement, un fonds de 50 millions d'euros est destiné à inciter les producteurs de pâtes à tartiner, de sauces ou de sodas, à adopter des contenants en verre standard et réutilisables au lieu du plastique jetable.
En France, le réemploi des emballages ménagers reste "très inférieur à 1%", selon le ministère de la Transition écologique, alors que l'objectif est de parvenir à 10% d'emballages réemployés en 2027.
Globalement Paris a été épinglé au début du mois par Bruxelles pour ses performances insuffisantes en matière de gestion des déchets ménagers, surtout sur les emballages plastiques.
Environ 23% seulement des emballages plastiques sont collectés et recyclés en France, avec un taux de collecte des bouteilles qui plafonne à 60% en 2021 et 2022, alors que la consommation des bouteilles plastiques est repartie à la hausse de 4% en 2022, admet le ministère.
Or l'objectif officiel est de sortir du plastique à usage unique en 2040, et d'atteindre dès 2025 50% d'emballages plastiques recyclés. "Si nous restons sur cette trajectoire, à ce rythme, en 2029 nous n'arriverons même pas aux objectifs fixés pour 2025", a déploré la secrétaire d'État.
La "mère des batailles, c'est de baisser la production de plastique" a ajouté Mme Couillard qui envisage "d'interdire les plastiques non recyclables d'ici 2025", en citant notamment "les barquettes alimentaires noir de carbone type sushi" et le "polystyrène expansé et ses billes blanches".
Côté plastique, elle a aussi confirmé que la décision attendue sur la création d'une consigne pour recyclage sur les bouteilles en plastique usagées avait été "reportée" à "fin septembre".
Ce report doit permettre, selon elle, de "rediscuter de différents scénarios" entre toutes les parties prenantes : industriels de l'agroalimentaire, du recyclage, du plastique, des déchets, collectivités, associations de consommateurs, ONG environnementales, etc.
"Bonus-malus"
Depuis le vote de la loi sur l'économie circulaire il y a deux ans, et surtout depuis l'ouverture d'une concertation sur la consigne en janvier, une bataille rangée oppose industriels des boissons et du recyclage aux collectivités locales gestionnaires des centres de tri des déchets, autour de la propriété des bouteilles usagées, une matière première très convoitée.
La secrétaire d'État française à l'Écologie, Bérangère Couillard, à l'Assemblée nationale à Paris, le 20 juin. |
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Si la consigne des bouteilles plastiques était mise en place, notamment à la sortie des supermarchés, les bouteilles usagées échapperaient au service public des centres de tri qui ont pourtant beaucoup investi ces dernières années pour augmenter leurs volumes de tri et se financent sur la vente des ballots de plastique destinés au recyclage.
Autre mesure, Mme Couillard a annoncé la mise en place progressive de poubelles jaunes de tri des emballages recyclables dans les rues, les zones touristiques, les entreprises, et les lieux recevant du public, qui échappent jusqu'à présent au tri sélectif des déchets.
"Dans les poubelles de rue nous avons du mal à trier et donc in fine à recycler les plastiques", a-t-elle reconnu. Or ces poubelles recueillent beaucoup de bouteilles et canettes recyclables, surtout sur les lieux de passage et festifs, ainsi que dans les entreprises.
Côté ménages, la secrétaire d'Etat souhaite encourager la "tarification incitative" pour les déchets afin de faire payer ceux qui trient mal, ou des bonus-malus. "Plus les Français trient, moins ils paient" résume-t-elle.
La tarification incitative couvre déjà 7 millions de Français, dans des villes comme la Roche-sur-Yon, Besançon ou dans des communautés rurales comme la Dombe dans l'Ain, a-t-elle souligné.
AFP/VNA/CVN