Agir ensemble pour réduire le plastique en mer

Le Vietnam envisage de réduire de 50% les déchets plastiques océaniques d’ici 2025. Pour atteindre cet objectif très ambitieux, des mesures énergiques ainsi que la détermination de l’ensemble de la société sont indispensables.

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Déchets plastiques le long de la zone côtière du bourg de Khanh Hai, district de Ninh Hai, province de Ninh Thuân (Centre). 
Photo : VNA/CVN

Le dernier rapport national du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement indique que près de 34% des déchets dans les zones rurales et 26% dans les zones côtières sont directement rejetés dans l’environnement. Pham Thi Gâm, cheffe du Bureau politique et juridique de l’Administration vietnamienne des mers et des îles (ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement), souligne également que le traitement des déchets reste très limité, avec plus de 70% des déchets enfouis dans des décharges, ce qui provoque une pollution importante, notamment lorsque les déchets se déversent dans les rivières, les ruisseaux et éventuellement la mer lors des jours de pluie.

Dans le cadre du Plan national de gestion des déchets plastiques océaniques, le pays s’est fixé pour objectif de réduire de 50% les déchets plastiques océaniques d’ici 2025. Parmi ces mesures, il est prévu de collecter 50% des engins de pêche perdus ou jetés sur les côtes et de faire en sorte que 80% des entreprises touristiques renoncent aux produits en plastique à usage unique et aux sacs en plastique non biodégradables.

D’ici 2030, la proportion de déchets plastiques dans les océans devrait être réduit de 75%. Cela implique l’élimination complète des engins de pêche en mer et l’abandon des produits en plastique à usage unique et des sacs en plastique non biodégradables par toutes les entreprises de tourisme côtier.

Mme Gâm estime que cet objectif ambitieux témoigne de la détermination du pays à réduire les déchets plastiques. Pour l’atteindre, il faut la participation de l’ensemble de la société, des organismes de gestion gouvernementaux aux entreprises en passant par les habitants, au cours des deux prochaines années.

Politiques de protection de l’environnement

Concrètement, les organismes de gestion étatiques sont invitées à renforcer la réglementation concernant la production de plastique, ainsi que la collecte et le traitement des déchets plastiques. Les entreprises doivent activement modifier leurs produits pour les rendre plus respectueux de l’environnement. La réduction de la consommation de plastique par les consommateurs incitera également les entreprises à développer des produits alternatifs. Les habitants jouent un rôle clé dans la collecte et le tri des déchets à la source et sont donc au cœur des efforts de réduction des déchets plastiques.

Une poubelle en forme de poisson sur la plage de My Khê, ville de Dà Nang (Centre). 
Photo : VNA/CVN

De plus, les autorités locales peuvent mettre en place des politiques nécessaires pour développer des modèles écologiques. Si une localité dispose de modèles de traitement des déchets à grande échelle, des méthodes d’investissement sur la base de partenariats public-privé peuvent être appliquées. Les entreprises et les organisations peuvent également adopter des modèles d’économie circulaire pour la protection de l’environnement, bénéficiant ainsi de nombreuses politiques de soutien.

Les restrictions sur la collecte et le traitement des déchets, y compris les déchets plastiques, doivent être strictement appliquées. Des amendes de 500.000 à un million de dôngs sont prévues pour ceux qui ne trient pas les déchets, et de 1 à 2 millions de dôngs pour ceux qui jettent des déchets plastiques dans la mer.

Mme Gâm affirme que l’objectif pourra être pleinement atteint si la société dans son ensemble participe à la réduction des déchets plastiques. Elle souligne également que ces derniers temps, de nombreux modèles de prévention et de lutte contre les déchets plastiques océaniques ont été expérimentés dans les zones côtières et ont montré une certaine efficacité.

Cô Tô, île sans déchets plastiques

Le district insulaire de Cô Tô, situé dans la province de Quang Ninh (Nord), est l’une des premières localités à agir contre les déchets plastiques. Depuis 2020, un projet pilote intitulé “Le district de Cô Tô sans déchets plastiques” est mis en œuvre sur l’île par l’Union des femmes locale.

Un représentant de l’Union des femmes de Cô Tô souligne que l’utilisation de sacs en plastique est répandue dans la localité. Pour changer les habitudes des habitants, l’Union a encouragé le tri des déchets à la source, limité l’utilisation des sacs plastiques à usage unique et appelé les ménages à s’engager dans cette démarche. Elle a notamment demandé au Comité populaire du district d’allouer des fonds pour l’achat de 1.000 sacs réutilisables écologiques, qui ont été distribués gratuitement aux ménages locaux en remplacement des sacs en plastique à usage unique. De plus, plus de 3 tonnes de sacs écologiques ont été distribués aux commerçants du centre commercial, et 650 kg de sacs pour le tri ont été remis aux habitants.

Distribution de sacs en papier aux touristes dans le district insulaire de Cô Tô, province de Quang Ninh (Nord).
Photo : VNA/CVN

L’Union a également installé des panneaux “Pas de plastique” sur les bateaux et encourage les touristes à ne pas apporter d’articles en plastique à usage unique lors de leur visite sur l’île. Grâce à ces initiatives, l’Union des femmes du district de Cô Tô a incité les touristes à laisser plus de 100 kg de sacs en plastique derrière eux avant d’arriver sur l’île.

Nguyên Thi Minh Huê, propriétaire de l’établissement d’hébergement Cô Tô Center dans la commune de Dông Tiên, partage son expérience d’avoir remplacé les bouteilles en plastique à usage unique par des bouteilles en verre depuis sept ans. Ainsi, chaque année, son établissement parvient à réduire ses déchets d’environ 2.000 bouteilles en plastique.

De nombreuses campagnes de nettoyage de l’environnement sont régulièrement organisées dans les villages et le long des plages. En particulier, le modèle “Gagner de l’argent avec les déchets” a reçu un fort soutien de la part du public. Des bénévoles collectent et vendent des boîtes en plastique et en carton pour lever des fonds destinés à soutenir les enfants défavorisés de la région.

Nguyên Thi Hang, vice-présidente de l’Union des femmes du district de Cô Tô, souligne que la réussite de la mise en œuvre du projet sans plastique nécessite une détermination inébranlable de la part de l’ensemble du système politique et de la population locale..

Mobiliser les ressources communautaires

Récemment, un projet visant à étendre le modèle communautaire de gestion des déchets domestiques et du plastique a été mis en œuvre dans cinq localités côtières de Quang Ninh (Nord), Dà Nang, Binh Dinh, Binh Thuân (Centre) et Binh Duong (Sud). Il a été réalisé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Institut de stratégie et de politique des ressources naturelles et de l’environnement (ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement).

À Dà Nang, plus précisément dans l’arrondissement de Ngu Hành Son et dans le district de Hoà Vang, des groupes de volontaires ont été formés pour dispenser des conseils sur la gestion des déchets et du plastique, notamment en ce qui concerne les déchets à la source. Grâce aux efforts de ces groupes, 80% des ménages se sont engagés à trier leurs déchets à domicile.

À Binh Thuân, le projet a sensibilisé 450 élèves de terminale à l’économie circulaire, à la protection de l’environnement et à la réduction des déchets plastiques. Parallèlement, il a mis en œuvre un modèle de mobilisation des ressources communautaires pour réduire les déchets plastiques océaniques dans les districts de Phu Quy et Tuy Phong, ainsi que dans la ville de Phan Thiêt.

La population locale collecte des déchets plastiques dans les eaux du port de Quy Nhon, province de Binh Dinh (Centre). 
Photo : VNA/CVN

Le modèle de réduction des déchets plastiques vers une économie circulaire à Binh Dinh est un des succès de ce projet. Depuis fin 2020, des poubelles de différentes couleurs avec des étiquettes spécifiques ont été installées dans la commune de Nhon Hai, ville de Quy Nhon, encourageant les habitants locaux à adopter des pratiques de protection de l’environnement. Entre 15h00 et 02h00 du matin, les habitants apportent les déchets triés dans les poubelles placées le long des routes côtières pour faciliter la collecte.

Trân Tô Uyên, habitante de la commune de Nhon Hai, ville de Quy Nhon, partage son expérience en affirmant : “Depuis que le tri des ordures est devenu une habitude, les rues sont devenues propres, ce qui attire davantage de visiteurs”.

Nguyên Ngoc Nam, vice-président du Comité populaire de la commune de Nhon Hai, confirme que tous les ménages de la commune sont désormais impliqués dans la collecte et le tri des déchets à la source. Les visiteurs font l’éloge d’un environnement vert, propre et magnifique. La commune s’est fixé pour objectif d’accueillir environ 50.000 visiteurs cette année.

Huong Linh/CVN

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