Près de 10.000 bureaux de vote accueillent les votants pour cette primaire socialiste à l'américaine ouvert à tous les citoyens se réclamant des "valeurs de gauche" et prêts à acquitter une somme symbolique d'un euro.
Six candidats sont en lice pour représenter le Parti socialiste (PS), la première formation d'opposition, qui n'a plus dirigé le pays depuis le départ de l'ancien président François Mitterrand en 1995.
Les socialistes, qui ont gagné tous les scrutins secondaires depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 y compris les sénatoriales en septembre, espèrent à travers ce processus donner une légitimité à leur candidat.
L'ancien patron des socialistes, le député François Hollande, 57 ans, sans expérience ministérielle mais crédité pour sa "rigueur de gauche", est le grand favori de ce premier tour.
Il voté dans la matinée dans son fief de Tulle, dans le Sud-Ouest de la France. "Je suis plein d'espoir car je pense que cette procédure des primaires va nous permettre d'arriver très forts devant la droite et l'extrême droite après le 9 ou le 16 octobre", a-t-il déclaré.
Les derniers sondages de la semaine ont confirmé sa large avance, avec 43% des intentions de vote parmi les sympathisants de gauche, contre 28% à sa principale rivale, la chef du PS et maire de Lille, Martine Aubry. Mais candidats et commentateurs se montrent prudents faute de certitude sur l'ampleur de la participation et sur le profil des votants.
Outre François Hollande et Martine Aubry, les sympathisants de gauche peuvent voter pour quatre autres prétendants : Ségolène Royal, 58 ans, candidate malheureuse en 2007 face à Nicolas Sarkozy; Manuel Valls, 49 ans, tenant de l'aile droite du parti; Arnaud Montebourg, 48 ans, qui prône une ligne de gauche et un protectionnisme européen; Jean-Michel Baylet, 64 ans, chef d'un petit parti allié, les Radicaux de gauche.
Si aucun prétendant n'atteint les 50% au premier tour, les deux candidats arrivés en tête se disputeront l'investiture lors d'un second tour, le dimanche suivant.
Le vainqueur du primaire socialiste devra affronter au printemps 2012 Nicolas Sarkozy, très probable candidat à sa propre succession, et la très redoutée Marine Le Pen, candidate du Front National, qui a rendu plus respectable aux yeux de nombreux électeurs ce vieux parti d'extrême droite.
AFP/VNA/CVN