>>Siemens met en vente ses activités dans le secteur de l'énergie solaire
Jacquie Barnbrook, habitante de Los Angeles, dans l'Ouest américain, s'est à l'instar d'un nombre croissant de Californiens tournée vers l'énergie solaire, pour faire des économies mais aussi par souci environnemental, dans un État très ensoleillé et avant-gardiste en la matière.
"À ce moment de l'année, ma facture d'énergie et d'eau tournait autour des 400 dollars par mois", souligne-t-elle. "Maintenant, c'est 150."
Parking de Los Angeles couvert de panneaux solaires qui génèrent de l'électricité pour des bureaux en face. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quant à la voiture, Jacquie Barnbrook s'en est séparée et roule désormais en hybride, qu'elle recharge en électricité chez elle.
Résultat, elle n'a "pas mis d'essence dans (sa) nouvelle voiture depuis début mars", se félicite-t-elle, là où jadis elle passait à la pompe tous les "trois ou quatre jours" pour 80 dollars.
Plus de 4,9 millions de foyers s'alimentent à l'énergie solaire en Californie, l’État américain le plus peuplé, un nombre qui va continuer de grossir selon l'Energy Industries Association.
Cela malgré le ralentissement observé cette année, qui s'explique en partie par un nombre record de personnes qui se sont dotées de panneaux solaires en 2016, effrayées par la perspective de ne plus bénéficier des déductions fiscales sous une nouvelle administration.
La tendance devrait s'étendre à tout le pays et même le président Donald Trump, pourtant climato-sceptique, évoque publiquement l'hypothèse de doter son fameux mur à la frontière mexicaine de panneaux solaires.
Pour les experts, la chute du prix de ces panneaux - s'en équiper coûte entre 15 et 20.000 dollars pour une maison de taille moyenne - et l'amélioration des batteries, qui peuvent désormais stocker davantage d'énergie, vont être les moteurs de cette expansion.
Effet d'entraînement
La tendance est au "changement rapide de l'industrie solaire", explique Rajit Gadh, directeur de UCLA Smart Grid Energy Research Center.
S'alimenter en énergie solaire va bientôt "se généraliser" et "la tendance va prendre de l'ampleur", prédit-il.
Jusque là, relève ce spécialiste du secteur, nombre d'Américains ont rechigné à sauter le pas en raison du grand nombre de régulations sur ce marché, refroidis également par les procédures administratives, souvent inhibantes.
Le solaire n'en a pas moins explosé en plus d'une décennie et pour Ara Petrosyan, le président de LA Solar Group, ce n'est qu'une question de temps pour que le marché s'envole comme "une fusée spatiale".
Une fois, dit-il notamment, que certaines entreprises peu scrupuleuses auront disparu et que les Américains pourront accéder à des informations plus sûres.
"En cinq ans, tant de règles et de régulations ont été ajoutées que vous devez vraiment être un bon expert pour rester dans ce commerce", assure-t-il, certain que les entrepreneurs malintentionnés disparaîtront.
En attendant, le marché ne cesse d'enfler et Ara Petrosyan en veut pour preuve le nombre de chantiers sur lesquels son entreprise travaille : "Quand nous avons commencé en 2012, nous faisions 10 installations par mois (...). Aujourd'hui, nous en faisons près de 120".
De quoi donner de bonnes perspectives dans un État qui s'est engagé à ce que la moitié de son électricité provienne des énergies renouvelables, à l'horizon 2030. Le reste du pays s'y met également, notamment New York, qui regarde la Californie comme un modèle.
"De plus en plus de personnes entendent que c'est une bonne idée", se réjouit pour sa part Ryan Willemsen, Pdg de la start-up Solar to the People, basée à San Diego. Et "quand une personne dans le voisinage passe au solaire, les autres emboîtent le pas".