* Nguyên Thanh Hoà, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales
Le marché du travail présente de nombreux problèmes. L'offre ne répond pas toujours à la demande en terme de volume, mais aussi et plus encore de qualification. Les ressources humaines sont pour l'essentiel issues des zones rurales, de fait, près de 73,5% d'entre elles, et le personnel professionnellement qualifié ne représente que 13,3% de la main-d'oeuvre nationale. D'où ce paradoxe d'un chômage élevé et de nombreuses entreprises connaissant de grandes difficultés de recrutement, y compris de personnel non qualifié... Remédier à une telle situation implique des mesures générales ainsi qu'une plus grande concertation entre toutes les administrations concernées par l'emploi. Stricto sensu, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires étrangères a d'ores et déjà proposé au gouvernement plusieurs mesures. Il s'agit de perfectionner les politiques de l'emploi, mais aussi de modifier la législation - à commencer par le Code du travail, et de prendre de nouvelles dispositions en la matière, tel que de revenu minimum garanti par exemple. Lato sensu, il est impératif d'élaborer des stratégies de développement socioéconomique, d'aménagement des centres urbains et des zones industrielles en considération des planifications de développement des ressources humaines. Les entreprises, en leur qualité d'employeur, ne doivent pas être ignorées également, et des politiques de soutien de l'entreprise doivent être déterminées en vue de plus de création d'emploi.
* Trân Van Dông, directeur de l'École des métiers de l'électromécanique de Hanoi
Actuellement, nombre de zones économiques, industrielles et franches sont créées et se développent rapidement, ce qui entraîne l'apparition et la généralisation de nouvelles technologies dans le pays, lesquelles ont besoin pour leur mise en oeuvre d'un personnel de plus en plus qualifié. Les entreprises - en particulier celles à capital 100% étranger - ont un cruel besoin de celui-ci. Rééquilibrer le marché de l'emploi sur ce point ne peut se faire selon moi que l'élaboration de politiques et donc de mesures pour les trois grands acteurs de ce dernier que sont d'abord l'État, puis les entreprises et enfin les l'enseignement, en conservant constamment à l'esprit la nécessité d'une concertation entre ceux-ci.
L'État doit ainsi réorganiser et/ou développer la formation professionnelle sur la base des besoins des entreprises. La création d'un centre national de prévisions et d'analyse des besoins du marché du travail serait judicieuse. S'agissant des entreprises, il leur faut être responsable dans la prévision et la communication de leurs besoins en personnel envers l'administration du travail et de l'éducation. Sans oublier de participer à la définition des programmes d'enseignement et de créer davantage d'opportunités de stage pour les étudiants, sans préjudice de la formation professionnelle interne, continue ou non... Quant au secteur de l'éducation, il lui faut renouveler ses programmes comme sa pédagogie pour une meilleure adéquation à l'évolution des technologies, ce qui passe préalablement par des formations de mise à jour de ses enseignants.
* Gyorgy Sziraczki, expert en économie de l'Organisation internationale du travail (OIT)
Le Vietnam est un pays dont la population est jeune, ce qui constitue un avantage par rapport à d'autres pays dans la région tels que Singapour, la Malaisie ou la Thaïlande. Pour favoriser la croissance économique, le Vietnam prête attention à la protection des intérêts des travailleurs notamment de ceux issus de zones rurales et aux compétences professionnelles. Le Vietnam doit former un certain nombre de travailleurs dont leur savoir-faire devra être reconnu dans d'autres pays. Pour cela, il faut améliorer la formation professionnelle, ainsi que les relations entre le gouvernement, les établissements de formation et les employeurs.
* Vu Trung Chinh, directeur du Centre de l'emploi de Hanoi
Les nombreuses foires de l'emploi organisées à Hanoi révèlent la réalité de la situation sur le marché du travail. Le chômage est élevé avec un taux de 5%, tandis que les entreprises recrutent difficilement y compris pour le personnel sans exigence de qualification. À cela s'ajoutent des politiques salariales et des conditions de travail encore peu attractives pour les chercheurs d'emploi. Par ailleurs, le Centre de l'emploi de Hanoi a constaté que son activité pourrait être plus effective si les foires de l'emploi sont organisées trois à quatre fois par mois et réunissent au moins de 40 à 50 entreprises, afin d'atteindre un taux de recrutement de 1.200 à 1.500 personnes par mois.
Linh Thao/CVN
(26/11/2010)