>>La mise en place de l'accord controversé UE-Turquie se concrétise
Un migrant pakistanais est grimpé le 6 avril sur un poteau électrique, menaçant de se suicider dans le camp de Moria sur l'île de Lesbos, a rapporté la chaîne de télévision nationale grecque ERT.
L'homme a été sauvé grâce à l'intervention d'agents de polices grecs, d'autres réfugiés et migrants et de bénévoles d'ONG.
Des réfugiés et migrants protestent contre l'accord UE-Turquie sur la migration dans le camp de Moria, sur l'île grecque de Lesbos en Grèce le 5 avril. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Cet incident est survenu alors que des centaines de personnes parmi les 3.000 retenues au camp de Moria, et des milliers dans toute la Grèce, poursuivent leur sit-in pour protester contre l'accord entre l'UE et la Turquie et les expulsions.
Sur l'île de Chios, quelque 300 réfugiés et migrants évadés d'un centre d'accueil la semaine dernière ont organisé une manifestation similaire sur la moitié du port principal de l'île, bloquant le chargement des navires.
Mardi soir 5 avril, les navires embarquaient au port de Mestos, à 30 km de la ville principale de Chios. Sur le Pirée, le plus grand port de Grèce, les tensions étaient également fortes mercredi, car les 4.500 personnes qui campent sur le port depuis début mars refusent de quitter les terminaux de passagers pour les centres d'accueil organisés.
Auprès des responsables grecs venus les voir, les manifestants se sont plaints des mauvaises conditions dans les centres organisés scandant des slogans pour l'ouverture des frontières.
Un homme a menacé de jeter un bébé aux forces de police, a rapporté l'agence de presse nationale grecque AMNA. Le bébé a été rendu à sa mère quelques minutes plus tard.
Plus de 53.000 personnes sont bloquées en Grèce depuis la mi-février, selon les nouveaux chiffres officiels publiés le 6 avril par le gouvernement, suite à la fermeture progressive des frontières sur la route des Balkans, la principale route vers le centre de l'Europe.
Plus d'un million de réfugiés et de migrants sont entrés en Europe par la Turquie puis la Grèce, pour atteindre finalement l'Europe du centre et du nord, depuis le début de 2015. Dans le cadre du récent accord entre l'UE et la Turquie, tous les migrants entrant en Grèce après le 20 mars sans y déposer de demande d'asile seront reconduits en Turquie.
Cette mesure touche environ 6.000 personnes jusqu'à présent. La plupart d'entre eux ont déposé des demandes d'asile cette semaine, selon les autorités grecques, afin de retarder leur renvoi, tandis que des dizaines de nouvelles arrivées ont été enregistrées. Dans le Nord de la Grèce, quelque 12.000 réfugiés et migrants restent dans le village des tentes, situé à Idomeni près du point de passage de la frontière avec la Macédoine.
Pour la troisième semaine, des dizaines de réfugiés ont organisé un sit-in sur la voie ferrée, bloquant les transports ferroviaires, tandis que d'autres ont protesté le 6 avril sur la route nationale reliant Idomeni à la ville de Thessalonique, à quelques kilomètres, rapporte AMNA.
La mise en œuvre de l'accord sur les réfugiés entre la Turquie et l'UE a débuté le 4 avril, avec la réinstallation de dizaines de Syriens en Europe, en échange de l'envoi de quelques autres en Turquie. L'accord a été conclu le 18 mars lors d'un sommet entre la Turquie et l'UE visant à enrayer la migration des zones de conflit et de pauvreté vers l'Europe via la Turquie. Le but est d'arrêter ou au moins réduire le nombre des migrants irréguliers qui sont arrivés par des moyens illégaux.
Plus de 200 migrants, principalement des ressortissants pakistanais et bangladeshi, ont été transférés, à bord de trois bateaux, des îles grecques à la province d'Izmir, dans l'Ouest de la Turquie le 4 avril.
Selon le calendrier initial, quelque 700 réfugiés seraient envoyés en Turquie par l'agence européenne de contrôle des frontières officiers Frontex jusqu'au 7 avril. Un deuxième groupe de personnes pourraient être emmenées en Turquie le 8 avril, rapporte l'agence AMNA le 5 avril.