À l'extérieur du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca au Panama, le 4 avril. |
Séisme politique en Islande, lancement d'enquêtes en France, en Espagne et en Australie : les répercussions de la divulgation par une centaine de journaux dans le monde de quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca ont été immédiates.
La justice panaméenne a annoncé lundi soir 4 avril l'ouverture d'une enquête sur les "faits décrits sous l'appellation +Panama papers+", qui devra établir si des infractions ont été commises, par qui, et identifier les éventuels dommages financiers.
"Les faits décrits dans des médias nationaux et internationaux sous l'appellation "Panama papers" vont faire l'objet d'une enquête", a indiqué le ministère public dans un communiqué.
Le gouvernement du Panama avait assuré dimanche 3 avril qu'il "coopérerait vigoureusement" avec la justice en cas d'ouverture d'une procédure judiciaire.
Le ministère public panaméen a reconnu la "complexité et l'étendue sans précédent des informations" divulguées, mais a déclaré qu'il "mettrait en œuvre tous les instruments" à sa disposition pour mener à bien l'enquête.
Enquêtes ouvertes en France et en Espagne
De son côté, la justice française a ouvert lundi 4 avril une enquête préliminaire pour "blanchiment de fraudes fiscales aggravées", à la suite des révélations dans la presse des "Panama Papers", qui lèvent le voile sur un vaste système d'évasion fiscale, a annoncé le parquet national financier.
Les systèmes d'évasion fiscale dévoilés dans cette vaste enquête journalistique internationale sont "susceptibles de concerner des résidents fiscaux français", justifie le parquet financier dans un communiqué. L'enquête est confiée à l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLCIFF)..
Le président François Hollande a ainsi assuré que ces révélations donneraient lieu en France à des "enquêtes" fiscales et des "procédures judiciaires".
En Espagne, la justice mais aussi le fisc ont ouvert des enquêtes, et le fisc néerlandais promet de s'intéresser aux possibles cas d'évasion fiscale. L'Australie a lancé des investigations sur 800 clients de Mossack Fonseca.
Près d'une trentaine de banques allemandes, parmi lesquelles Deutsche Bank et Commerzbank, auraient eu recours aux services de Mossack Fonseca, selon le Süddeutsche Zeitung, le quotidien qui a obtenu le premier les documents cryptés, transmis par un lanceur d'alerte dont l'identité est secrète.