Égypte et USA tentent de lancer le débat sur le Proche-Orient dénucléarisé

L'Égypte et les États-Unis tentaient le 4 mai à l'ONU de trouver un compromis pour entamer des discussions sur la création d'une zone dénucléarisée au Proche-Orient, appuyée par Washington, ont indiqué des diplomates.

L'ambassadeur d'Égypte à l'ONU à Genève, Hisham Badr, a déclaré le 4 mai aux représentants de quelque 150 pays réunis au siège de l'ONU à New York pour le suivi du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) que cette conférence "devrait renouveler son soutien à l'établissement au Proche-Orient d'une zone débarrassée des armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive". Il s'exprimait en l'occurrence au nom d'un groupe de 7 pays, dénommé "Coalition pour un nouvel agenda" : Afrique du Sud, Brésil, Égypte, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande, Suède.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait déclaré le 3 mai, devant la conférence TNP, que les États-Unis voulaient réaffirmer leur attachement "à l'objectif d'un Proche-Orient débarrassé des armes de destruction massive". "Nous sommes prêts à soutenir des mesures pratiques permettant d'atteindre cet objectif", avait-elle dit.

Toute impasse sur cette question pourrait bloquer la conférence quinquennale sur le TNP, qui vise à progresser sur la voie du désarmement et de la non-prolifération et durera jusqu'au 28 mai.

Des diplomates travaillaient en coulisses pour rapprocher la position de l'Égypte, pour qui une conférence internationale devrait se tenir pour commencer à négocier sur l'établissement d'une telle zone au Proche-Orient, de celle des États-Unis et d'Israël qui estiment que la création de cette zone dépend d'abord de l'instauration de la paix dans la région.

Un porte-parole du département d'État, P.J. Crowley, a dit que les "mesures pratiques" évoquées par Mme Clinton consisteraient en "des mesures qui aideraient à créer des conditions permettant de faire avancer ce concept (de zone sans arme nucléaire). Des négociations de paix seraient l'une d'entre elles". Mais des diplomates arabes affirment que la création d'une telle zone ne devrait pas être tenue en otage du fait de l'absence de paix au Proche-Orient."Une conférence devrait examiner quelles mesures sont nécessaires pour aller de l'avant", a déclaré un diplomate. "Mais il faudrait que ce soit une conférence qui lance des négociations sur la zone, et pas seulement un atelier de discussions" a-t-il dit.

L'Égypte insiste pour qu'Israël, qui est considéré comme possédant l'arme nucléaire mais ne l'a jamais confirmé, rejoigne le TNP. Le pays affirme que la paix doit prévaloir dans la région avant qu'elle puisse devenir une zone sans armes nucléaire.

Le TNP, signé en 1970, est un compromis selon lequel les États dotés de l'arme nucléaire s'engagent à progresser vers le désarmement tandis que les autres pays promettent de ne pas acquérir la bombe en échange d'un accès au nucléaire civil.

Les conférences de suivi du traité de 1995 avait étendu la validité du TNP indéfiniment, et les nations avaient salué le traité comme ayant joué un rôle crucial dans la limitation de la dissémination des armes nucléaires.

Mais celle de 2005 avait été un fiasco, les disputes sur une zone dénucléarisée au Proche-Orient et sur le programme nucléaire de l'Iran bloquant toute avancée sur le désarmement et la non-prolifération.

Le président américain Barack Obama considère comme une priorité de progresser sur la non-prolifération et cherche un compromis avec l'Égypte afin d'éviter un échec de cette conférence de suivi.

Des diplomates ont indiqué que les 2 côtés, l'Égypte parlant également au nom des Non-alignés, envisageaient la nomination d'un émissaire spécial pour tenter d'organiser une conférence internationale.

AFP/VNA/CVN

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