«Je suis vraiment désolé d'avoir à demander aux habitants d'Okinawa leur compréhension car une partie des opérations de la base vont devoir être maintenues", a dit le chef du gouvernement devant les journalistes alors qu'il effectuait sa première visite sur l'île depuis son élection en septembre.
Pendant sa campagne électorale, M. Hatoyama avait promis de reloger la base aérienne de Futenma, située actuellement en plein centre ville, en dehors d'Okinawa, ou bien même en dehors du Japon, afin d'alléger le fardeau de la population locale, lassée du bruit et de la hausse de la criminalité.
C'est la première fois que le Premier ministre admet publiquement qu'il ne pourra pas honorer sa promesse.
À son arrivée à Naha, capitale d'Okinawa, il a eu un entretien avec le gouverneur de l'île, Hirokazu Nakaima, qui lui a fait part du mécontentement croissant parmi la population locale.
Le 25 avril, quelque 90.000 personnes ont manifesté pour réclamer le départ de la base américaine. "Nous avons réalisé qu'il serait difficile de retirer toutes les opérations en dehors de la préfecture d'Okinawa", a dit le Premier ministre au gouverneur. "Nous devons demander la compréhension des habitants d'Okinawa pour supporter une partie du fardeau", a-t-il ajouté.
La question du transfert de Futenma a également suscité une tension dans les relations avec les États-Unis, principal allié du Japon.
Après des négociations de plus de 10 ans, un accord avait été conclu en 2006 entre l'ancien gouvernement conservateur japonais et l'administration américaine pour transférer la base sur un site moins peuplé d'Okinawa, dans la baie de Henoko, malgré l'opposition des résidents locaux. Le PDJ s'était engagé, en cas de victoire aux législatives, à réviser cet accord et à trouver un nouvel emplacement pour Futenma en dehors d'Okinawa, qui accueille déjà plus de la moitié des quelque 48.000 soldats américains basés au Japon.
L'arrivée au pouvoir de la coalition de centre-gauche, formée avec les Socialistes et un petit Parti nationaliste, a suscité une vague d'espoir à Okinawa et une certaine irritation à Washington, en particulier chez les militaires américains convaincus que le plan de 2006 était le seul viable.
Après plusieurs mois de tergiversations, M. Hatoyama a dû se rendre à l'évidence qu'il n'existait pas de solution miracle.
AFP/VNA/CVN