>>Les pays du G7 veulent éviter une "guerre des monnaies".
Les dirigeants du G7 le 26 mai à Ise-Shima. |
Les chefs d'État ou de gouvernement des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, d'Italie, de l'Allemagne, du Canada et du Japon se retrouvent à Ise-Shima, région côtière nichée au milieu de collines boisées, dans le centre du pays.
Avant d'entrer dans le dur de discussions qui seront suivies le 27 mai par une visite historique de Barack Obama à Hiroshima, ville bombardée à l'arme atomique par les États-Unis en 1945, les leaders du G7 ont visité le sanctuaire shintoïste Ise-Jingu, lieu sacré censé incarner "l'âme de l'archipel".
Quelques jours seulement après la réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des sept à Sendai (Nord-Est), la faiblesse de la croissance mondiale pèsera lourd dans les discussions de ce club de pays industrialisés.
"L'économie mondiale sera le thème le plus important du sommet du G7 d'Ise-Shima", a souligné M. Abe le 25 mai au cours d'un point de presse avec M. Obama. "Le président Obama et moi-même reconnaissons que le G7 doit rechercher une croissance globale, durable et robuste".
Tous invoquent l'équilibre qu'il faudrait trouver, entre politique monétaire, politique budgétaire et réformes structurelles, mais les divisions sur la façon dont il faudrait doser chacun de ces leviers ne devraient pas s'effacer pendant ce sommet.
Le Japon comme l'Italie voudraient voir davantage de dépenses budgétaires mais l'Allemagne, qui exige plus de réformes structurelles, n'est pas d'accord, tout comme la Grande-Bretagne, qui suscite en parallèle les inquiétudes de ses pairs à l'approche du référendum du 23 juin sur une possible sortie de l'Union européenne.
Les mesures de sécurité ont été multipliées à travers l'archipel, avec des milliers de policiers supplémentaires déployés pour surveiller les gares et les terminaux maritimes. Tokyo ne veut prendre aucun risque après les attentats terroristes qui ont frappé Paris et Bruxelles ces derniers mois.
Le G7 va discuter de la lutte contre le terrorisme et son financement, l'une des priorités du président français François Hollande après les attaques revendiquées par l'organisation État islamique (EI).
"Crise mondiale" des migrations
Ainsi le G7 planchera-t-il à l'initiative de Paris sur "la préservation du patrimoine culturel face aux agressions terroristes" après les destructions des trésors de Tombouctou, du musée de Mossoul, des vestiges de la cité de Nimrud ou des temples de Palmyre, selon la délégation française.
Le président du Conseil européen Donald Tusk, le 26 mai lors d'une conférence de presse à Ise-Shima. |
Alors que l'Europe est confrontée à sa plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, les migrations et les réfugiés figurent aussi au menu des pourparlers à "l'initiative" de l'Allemagne, qui a accueilli des centaines de milliers de migrants.
Le président du Conseil européen Donald Tusk, présent à Ise-Shima, a appelé le G7 à "reconnaître qu'il s'agit d'une crise mondiale" malgré les raisons géographiques qui font peser une lourde charge sur les épaules de l'Union européenne.
"Nous demandons le soutien du G7", en particulier "qu'il s'engage à accroître l'aide mondiale pour satisfaire les besoins immédiats et à long terme des réfugiés et des pays hôtes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. "Ceux qui critiquent l'Europe devraient plutôt réfléchir à la façon d'accroître leur aide car ce que fournit l'Europe est déjà massif", a-t-il lancé.
AFP/VNA/CVN