>> La COP16 contre la désertification débute à Riyad
>> Au mois 2.600 milliards d'USD d'ici 2030 pour combattre la dégradation des sols
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Des enfants massaïs se tiennent à côté d'un zèbre qui, selon les habitants locaux, est mort à cause de la sécheresse, le mercredi 9 novembre 2022. Les experts affirment que la crise climatique frappe l'Afrique "en premier et le plus durement". |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les discussions se sont achevées tôt le matin samedi 14 décembre, un jour plus tard que prévu, alors que les parties à la la Convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui réunit 196 pays et l'Union européenne, tentaient de parvenir à un consensus.
En amont de la réunion, qui a débuté le 2 décembre à Ryad, son secrétaire exécutif, Ibrahim Thiaw, avait dit espérer l'adoption d'une "décision audacieuse qui pourrait aider à inverser la tendance de la catastrophe environnementale la plus répandue et la plus perturbatrice : la sécheresse".
Mais "les parties ont besoin de plus de temps pour se mettre d'accord sur la meilleure façon d'avancer", a-t-il déclaré à la clôture de la réunion.
Le communiqué de presse publié samedi 15 décembre affirme que les pays avaient "fait des progrès significatifs en jetant les bases d'un futur régime mondial de lutte contre la sécheresse, qu'ils ont l'intention d'achever lors de la COP17 en Mongolie en 2026".
Les négociations à Ryad interviennent après l'échec partiel des négociations sur la biodiversité en Colombie, l'échec d'un accord sur la pollution plastique en Corée du Sud et un accord sur le financement de l'action climatique décevant pour les pays en développement lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan.
Menace croissante
Les sécheresses, "alimentées par la destruction de l'environnement par l'homme", coûtent au monde plus de 300 milliards d'USD chaque année, et devraient affecter 75% de la population mondiale d'ici à 2050, selon l'ONU.
Selon un délégué d'un pays africain, les représentants du continent souhaitaient un protocole contraignant qui imposerait aux gouvernements de se doter de plans pour se préparer et faire face à la sécheresse.
"C'est la première fois que je vois l'Afrique aussi unie, avec un front uni fort, en ce qui concerne le protocole sur la sécheresse", a-t-il dit sous couvert d'anonymat.
Deux autres participants à la COP16, ayant également requis l'anonymat, ont affirmé à l'AFP que les pays développés n'étaient pas en faveur d'un tel protocole, plaidant plutôt pour un "cadre", jugé inadéquat par les pays africains.
Des groupes autochtones ont également poussé pur un protocole qui permettrait d'avoir un meilleur suivi, des systèmes d'alerte précoce et des plans de réponse plus adaptés, a affirmé Praveena Sridhar, la directrice scientifique de Save Soil Movement, une campagne mondiale soutenue par des agences de l'ONU.
Mais l'absence d'accord à la COP16 ne "doit pas retarder les progrès", a-t-elle ajouté, en soulignant que les gouvernements pouvaient toujours allouer "des budgets et des subventions pour encourager la gestion durable des sols et des terres".
Avant les négociations à Ryad, l'UNCCD avait estimé que 1,5 milliard d'hectares de terres devaient être restaurés d'ici à la fin de la décennie, et que des investissements mondiaux d'au moins 2,6 trillions d'USD étaient nécessaires.
La première semaine de la COP16 a vu des engagements de plus de 12 milliards d'USD de la part d'entités telles que le Groupe de coordination arabe, un ensemble d'institutions nationales et régionales, et le Partenariat mondial de Ryad pour la résilience à la sécheresse, qui vise à mobiliser des fonds publics et privés pour aider les pays à risque.
AFP/VNA/CVN