Ebola : l'épidémie s'accélère, pas de solution avant six à neuf mois, selon l'OMS

La propagation du virus Ebola qui frappe l'Afrique occidentale s'accélère et les autorités sanitaires internationales ne pensent pas pouvoir mettre fin à l'épidémie avant au mieux six à neuf mois, a mis en garde mercredi 3 septembre l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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"L'épidémie progresse", a déclaré la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, qui a fait état dans son dernier décompte de plus de 1.900 morts sur 3.500 cas confirmés. La semaine passée, l'OMS recensait 1.552 morts sur 3.069 cas.

Et pour venir à bout de cette épidémie sans précédent, des mois vont être nécessaire, a ajouté Mme Chan, qui a insisté sur une mobilisation internationale pour tenter d'endiguer la maladie.

La famille de patients atteints du virus Ebola attend à l'entrée de la zone à haut risque de l'hôpital John Fitzgerald Kennedy à Monrovia, au Liberia, le 3 septembre
Photo : AFP/VNA/CVN

"Avec une réponse internationale coordonnée, une mobilisation des fonds et la venue d'experts techniques, nous espérons stopper toute transmission dans les six à neuf mois", a-t-elle ajouté au cours d'une conférence de presse.

Citant la feuille de route de l'OMS dévoilée récemment pour combattre cette épidémie, Mme Chan a expliqué que "dans les trois pays où la flambée d'Ebola est la plus intense (Guinée, Liberia et Sierra Leone) l'Organisation internationale veut inverser la tendance de l'infection dans les trois mois".

En République démocratique du Congo (RDC), qui connaît des cas isolés d'Ebola, et au Sénégal, où un voyageur venant de Guinée a contracté le virus, "nous voudrions arrêter cette transmission localisée dans les huit semaines", a-t-elle dit.

Le nouveau foyer épidémique en RDC n'a rien à voir avec l'épidémie d'Afrique occidentale, a-t-elle encore souligné.

Le Dr David Nabarro, coordinateur des Nations unies pour Ebola, a de son côté évalué "à au moins 600 millions de dollars, et peut-être beaucoup plus", le montant de l'aide nécessaire pour les pays touchés.

Pénuries alimentaires

"C'est la priorité, et nous espérons pouvoir créer les conditions nécessaires (pour leur retour au travail) dans les prochaines semaines", a ajouté le Dr Nabarro.

Des familles de patients atteints du virus Ebola attendent à l'entrée de la zone à haut risque de l'hôpital John Fitzgerald Kennedy à Monrovia, au Liberia, le 3 septembre
 Photo : AFP/VNA/CVN

Les autorités sont alarmistes face à la progression de cette épidémie d'Ebola, la pire jamais observée depuis l'apparition de la maladie en 1976.

Ainsi, le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), avait estimé mardi que la période durant laquelle il est encore possible d'arrêter cette flambée avant qu'elle ne s'étende et devienne beaucoup plus difficile à contrôler était "près d'arriver à sa fin".

Le monde est en train de "perdre la bataille" contre la progression de l'épidémie d'Ebola, avait renchéri la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu, dans un discours à l'ONU.

Le risque de pénuries alimentaires dans les pays les plus touchés par Ebola pourrait encore compliquer les efforts pour lutter contre l'épidémie, s'est aussi alarmée mercredi 3 septembre l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Avec le manque de main d'oeuvre, l'interruption du commerce transfrontalier, la mise en place de zones de quarantaine et les restrictions des déplacements, "l'accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d'habitants des trois pays concernés et leurs voisins", selon Bukar Tijani, représentant de la FAO pour l'Afrique.

AFP/VNA/CVN

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