Rythmes scolaires en France : quand le mercredi devient un casse-tête pour les parents

La généralisation des nouveaux rythmes scolaires à la rentrée va ramener des millions d’élèves sur le chemin de l’école les mercredis matin, compliquant la vie de parents contraints de revoir leurs modes de gardes, voire leur temps de travail.

La majorité des 20.000 communes qui appliqueront la réforme Peillon dès le 2 septembre ont choisi le mercredi pour rétablir la semaine de quatre jours et demi à l'école, dans des conditions très contrastées d'une ville à l'autre.

Avec une sortie des classes prévue autour de 11h30, certaines familles vont être confrontées à "une grosse galère" ce jour-là, selon Valérie Marty, la présidente de la PEEP, deuxième fédération de parents d'élèves. "C'est extrêmement compliqué de récupérer son enfant" à cet horaire délicat pour les travailleurs, remarque-t-elle.

En cause : l'absence, dans de nombreuses communes, de services de restauration proposés aux élèves le mercredi midi, faute de moyens. Et une jonction école-cantine-centre aéré difficile à mettre en oeuvre, surtout dans les zones rurales.

Des parents emmènent leur fille à l'école le jour de la rentrée, le 3 septembre 2013 à Paris.

À Itteville (Essonne), 6.500 habitants, les mercredis, le centre aéré n'accepte pas les enfants l'après-midi uniquement : les parents sont obligés de les déposer dès le matin et pour toute la journée, ce qui implique que leur bambin fasse l'école buissonnière...

Pour Romain Pralong, pas question de voir ses deux enfants de 3 et 5 ans rater l'école. "Avant je pouvais les laisser au centre ou chez leurs grand-parents", regrette ce professeur de sport, désormais à la recherche d'une nourrice pour le mercredi après-midi.

Ce créneau étant financièrement peu attractif pour les nounous, Romain n'exclut pas de rajouter des heures de garde à son contrat, pour trouver quelqu'un plus facilement. De son côté, la mairie, qui dénonce une réforme "inapplicable dans les faits", attend la première semaine de rentrée pour évaluer la situation afin d'aménager, éventuellement, les horaires du centre de loisirs, et renforcer le ramassage scolaire.

À Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Virginie Belon, cadre et mère d'une petite fille de 5 ans, ne connaîtra pas les mêmes désagréments. Au contraire, l'ajout d'une matinée de classe lui permet d'économiser des heures de garde le mercredi. "Le seul point positif de la réforme", estime-t-elle.

Rester au 4/5e ou pas

Outre un impact sur les gardes d'enfants, les nouveaux rythmes peuvent également remettre en question l'organisation des salariés qui s'étaient octroyés un jour de congé dans la semaine pour rester auprès de leur progéniture. Ainsi, une cadre exerçant chez un constructeur automobile explique à l'AFP être passée d'un "4/5e à un 9/10e" pour s'adapter aux nouveaux rythmes, appliqués depuis septembre 2013 à Paris.

"Avant la réforme, je ne travaillais pas le mercredi. Après, j'ai demandé à basculer à 90% en conservant mon mercredi après-midi pour accompagner mes enfants aux activités périscolaires et surtout aider aux devoirs ma petite dernière qui était en difficulté scolaire", témoigne cette mère de famille âgée de 42 ans, satisfaite de pouvoir ainsi limiter sa perte de salaire à 10%.

Il est encore trop tôt pour mesurer les effets de la réforme sur le temps de travail des salariés - seules 17% des communes ont appliqué la réforme l'année dernière et le nombre de salariés à temps partiel en 2014 ne sera disponible qu'en 2015. "Prudent", le président de l'association nationale des DRH (ANDRH), Jean-Christophe Sciberras, observe toutefois que "l'instauration des classes le mercredi matin a fait qu'un certain nombre de salariés à 80% sont repassés à 90%", un réaménagement "facilement accepté".

Mais "globalement l'impact de cette réforme a été très faible pour les entreprises", selon le président de l'ANDRH, "car tout a été fait justement pour qu'elle n'ait pas d'effet sur les horaires de sortie des enfants en semaine", avec les activités périscolaires proposées après le temps d'école.

Pour sa part, Annabelle, mère de famille et salariée à temps partiel, n'a pas changé son rythme de travail après l'application de la réforme dans sa commune. "L'école le mercredi matin, j'ai toujours été pour ! Ça me laisse toute la matinée pour m'adonner à mes activités favorites : courses, lessives...", plaisante-t-elle.

AFP/VNA/CVN 

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