Ebola : l'ONU s'inquiète des pénuries alimentaires dans les pays touchés

L'épidémie d'Ebola, qui progresse inexorablement en Afrique de l'Ouest, suscite de "fortes inquiétudes" de pénuries alimentaires dans les pays les plus touchés par le virus, a alerté le 2 septembre l'ONU.

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Une femme se penche sur un sac de riz délivré par le PAM dans la ville de Dolo (Libéria), mise en quarantaine pour contenir le virus Ebola, le 2 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

En première ligne face à la maladie qui a fait plus de 1.550 morts depuis le début de l'année, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, Médecins sans frontières (MSF) a sonné l'alarme : "le monde est en train de perdre la bataille", a affirmé l'ONG.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), le manque de main d'œuvre, l'interruption du commerce transfrontalier et des pénuries dûs à la maladie suscitent de "fortes inquiétudes sur la sécurité alimentaire" dans ces trois pays.

Avec la mise en place de zones de quarantaine et les restrictions aux déplacements, "l'accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d'habitants des trois pays concernés et leurs voisins", a déclaré Bukar Tijani, représentant régional de la FAO pour l'Afrique.

"Avec la récolte principale désormais à risque et les échanges et mouvements de marchandises fortement restreints, l'insécurité alimentaire est appelée à s'intensifier au cours des semaines et mois à venir", a-t-il ajouté.

Cette épidémie, d'une ampleur sans précédent, a flambé ces dernières semaines. Le virus a fait plus de 1.550 morts dont 694 au Liberia, 430 en Guinée et 422 en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au rythme de contagion actuel, il faudra six à neuf mois et au moins 490 millions de dollars (373 millions d'euros) pour parvenir à maîtriser l'épidémie, qui risque de toucher 20.000 personnes, contre plus de 3.000 aujourd'hui, selon l'OMS.

Dans ce contexte, Médecins sans frontières a une nouvelle fois pilonné l'OMS et la communauté internationale pour leur inefficacité face à la propagation de la maladie.

"En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale", a déclaré la présidente de MSF, Joanne Liu.

Coalition mondiale de l'inaction

"Les États se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l'inaction", a-t-elle lancé dans un discours prononcé aux Nations unies à New York.

Lits, hôpitaux de campagne, personnel qualifié et laboratoires volants : pour l'ONG, les besoins de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone - des pays parmi les plus fragiles du monde - restent immenses.

Lors de la même réunion sur Ebola, la directrice de l'OMS, Margaret Chan, a souligné qu'"Ebola est devenue une menace mondiale qui nécessite une réponse mondiale". Mais elle l'a assuré : "nous pensons que l'épidémie peut être contrôlée et qu'elle va l'être".

En Afrique centrale, la République démocratique du Congo (RDC), où avait été découvert le virus en 1976, subit aussi une épidémie. Le bilan y est passé de 13 à 31 morts mais la maladie reste circonscrite à une seule zone reculée, à environ 800 km au nord-est de Kinshasa.

Les dernières analyses confirment que le "virus est différent de celui qui sévit en Afrique de l'Ouest", a déclaré le ministre congolais de la Santé, Felix Kabange Numbi. Des résultats "rassurants", a réagi l'OMS.

En Afrique de l'Ouest, les pays touchés se sont plaints avec force que nombre de leurs voisins aient décidé de fermer leurs frontières par précaution, sur fond de psychose grandissante.

La Côte d'Ivoire, pour l'heure non touchée, a fait un geste en annonçant l'ouverture de couloirs humanitaires avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant ses frontières fermées avec ces deux voisins.

La plupart des compagnies aériennes ont aussi suspendu leurs vols, étranglant un peu plus les pays pris dans la tourmente d'Ebola.

De telles mesures sont contreproductives, a averti un spécialiste français de la maladie, Sylvain Baize.

En mettant les pays contaminés "en quarantaine au niveau aérien, on déstabilise complètement leur lutte contre l'épidémie : les rotations des personnels soignants expatriés et l'acheminement du matériel seront problématiques alors qu'il n'y a déjà pas assez de moyens", a-t-il souligné.

Ni traitement ni vaccin n'existe contre le virus.

Des chercheurs japonais ont indiqué le 2 septembre avoir développé une nouvelle méthode pour détecter la présence du virus en 30 minutes. Cette technologie pourrait permettre de diagnostiquer rapidement l'infection même dans des pays où les équipements font défaut.

AFP/VNA/CVN

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