>>Ebola ne ferait qu'une bouchée de la plupart des systèmes de santé africains
>>Un cas d'Ebola aux États-Unis, le premier diagnostiqué hors d'Afrique
Londres accueillait par ailleurs jeudi 2 octobre une conférence sur la lutte contre Ebola en Sierra Leone, pays d'Afrique de l'Ouest voisin du Liberia, auquel la Grande-Bretagne a promis 125 millions de livres (160 millions d'euros), notamment pour financer 700 lits.
Un homme pousse une brouette dans laquelle a pris place une femme victime du virus Ebola à l'hôpital de Monrovia (Libéria), le 2 octobre. |
L'épidémie actuelle est "la plus haute priorité pour la communauté internationale - pour le monde entier, et pas seulement l'ONU", a estimé jeudi 2 octobre à Monrovia le chef de la nouvelle Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER), Anthony Banbury, lors d'une conférence de presse.
"La seule manière de mettre fin à cette crise est de ne plus avoir un seul cas d'Ebola, afin qu'il n'y ait plus de risque de transmission. (...) Quand cela sera fait, l'UNMEER rentrera à la maison", a ajouté M. Banbury, en visite au Liberia et qui doit se rendre également en Sierra Leone vendredi 3 octobre, puis en Guinée dimanche 5 octobre.
La présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf avait demandé à M. Banbury un soutien pour enrayer la propagation dans les campagnes isolées du Liberia, où allaient se cacher des personnes touchées ayant fui les zones urbaines.
Selon elle, "l'ensemble des 15 provinces signalent désormais des cas".
"Nous commençons à voir une stabilisation, même à Monrovia qui a été le plus lourdement touchée, nous commençons à voir un ralentissement du nombre de gens se présentant dans les centres de soins", avait assuré Mme Sirleaf dans une interview mercredi.
Mais dans son dernier bilan faisant état de 3.338 morts sur 7.178 cas, dont plus de la moitié au Liberia, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) conclut à une sous-estimation généralisée des nouveaux cas dans ce pays.
Il manque encore quelque 1.500 lits au Liberia par rapport au nombre déjà disponible ou en voie de l'être, et 450 en Sierra Leone, selon l'OMS.
Un renfort appréciable dans cette bataille, 165 professionnels de santé promis par Cuba à la Sierra Leone sont arrivés jeudi à l'aéroport de Freetown, a constaté un journaliste de l'AFP.
Ce nombre comprend 63 médecins, dont des "généralistes, pédiatres, réanimateurs, épidémiologistes" ainsi que 102 infirmiers, a précisé l'ambassadeur de Cuba en Sierra Leone, Jorge F. Lefebre Nicolas.
Médecins sans frontières (MSF), en pointe dans la lutte, avec 3.000 personnels, dont quelque 250 internationaux, et près de 3.300 patients pris en charge, a déploré l'inadéquation de l'aide internationale, réclamant des équipes médicales plutôt que des fonds.
MSF a ainsi décliné une offre de financement de l'Australie, lui demandant de déployer plutôt des équipes médicales.
Plus de 100 contacts suivis au Texas
Le gouvernement libérien a par ailleurs déploré qu'un de ses ressortissants ait apporté le virus aux États-Unis, la première contamination hors du continent, malgré "les mesures de dépistage draconiennes mises en place à l'aéroport international Roberts", près de Monrovia.
Ce cas montre que "l'ensemble de la communauté internationale a intérêt à vaincre Ebola", a estimé le ministre de l'Information Lewis Brown.
Le patient, identifié comme Thomas Eric Duncan, est arrivé à Dallas, au Texas (Sud des États-Unis) le 20 septembre en provenance du Liberia. Il était sans symptôme, donc non encore contagieux, et a été diagnostiqué tardivement, puis placé en quarantaine.
Les autorités sanitaires texanes ont déclaré jeudi 2 octobre suivre plus de 100 personnes entrées en contact plus ou moins direct avec M. Duncan.
Elles ont également annoncé le confinement à domicile de quatre membres de sa famille, sans visite, jusqu'au 19 octobre, à l'expiration des 21 jours maximum d'incubation du virus Ebola.
Le malade libérien se trouve dans un état "grave mais stationnaire", a indiqué l'hôpital où il est soigné, reconnaissant avoir commis une erreur en le renvoyant chez lui après sa première visite aux urgences.
L'annonce de ce premier cas aux États-Unis a fait vaciller les actions des compagnies aériennes américaines à Wall Street mercredi 1er octobre.
En Guinée, où s'est déclarée en décembre l'épidémie, la plus grave de l'histoire de ce virus identifié en 1976, le président Alpha Condé a affirmé que "le premier antidote était l'information".
Lors d'un discours à l'occasion du 56e anniversaire de l'indépendance du pays, il a demandé "à toutes les structures d'État, aux syndicats, aux médias, aux organisations de la société civile, aux institutions religieuses et aux partis politiques de s'approprier et de transmettre davantage les messages de sensibilisation".
AFP/VNA/CVN