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Entre quelques pôles régionaux pourvus en hôpitaux et laboratoires spécialisés - Afrique du Sud, Kenya, Côte d'Ivoire, Nigeria ou Sénégal, ces deux derniers ayant circonscrit des contaminations provenant des pays touchés - des régions entières sont des déserts médicaux.
Des personnes attendent, le 28 septembre, devant l'hôpital Island, Monrovia, où un de leurs proches infecté par le virus Ebola est traité. |
L'épidémie met cruellement à nu les "inégalités" de développement, a souligné mercredi 1er octobre le président de la Banque mondiale, le médecin Jim Yong Kim.
"Les infrastructures et le savoir-faire nécessaires pour traiter les malades et enrayer le virus existent dans les pays à haut et moyen revenu", a-t-il relevé, déplorant qu'au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, "des milliers de personnes meurent parce qu'elles sont nées au mauvais endroit".
Selon le Dr Tom Kenyon, expert des Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), ce ne sont pas tant de bataillons de "spécialistes ou de médecins expatriés" que de "personnels pouvant fournir des soins élémentaires" que manquent ces trois pays.
Pénuries de personnels de santé
L'exode des étudiants en médecine et des élèves infirmiers des pays en développement, dont environ un tiers comptent travailler à l'étranger, aggrave la situation, selon une étude publiée mercredi 1er octobre par l'Organisation mondiale de la Santé, rappelant que "les pénuries de personnels de santé ont été un facteur majeur de l'épidémie actuelle d'Ebola".
Aux antipodes des pays les plus touchés par Ebola disposant à peine d'un médecin pour 100.000 habitants, l'Afrique du Sud, avec une proportion 80 fois supérieure, "est relativement bien préparée", indique le Pr Lucille Blumberg, directrice adjointe de l'Institut national pour les maladies contagieuses.
Le pays, prisé des patients africains fortunés, compte onze hôpitaux publics pouvant accueillir des malades d'Ebola, outre les cliniques privées, souligne cette responsable de l'unique établissement du continent comprenant un laboratoire antivirus de haute sécurité (niveau 4).
"Ebola pourrait se répandre ici comme n'importe où", selon un généraliste, le Dr Joseph Teeger, "mais ici, il serait plus facile d'isoler les gens et de les empêcher de circuler".
AFP/VNA/CVN