"Des représentants de Dubaï World ont participé à une réunion avec les créditeurs" mais n'ont formulé "aucune proposition spécifique", a déclaré le 21 décembre un porte-parole du conglomérat.
La réunion était destinée à "informer les banques de l'évolution des plans de restructuration du groupe, qui cherche un accord sur un moratoire avec ses créanciers", a plus tard annoncé DW dans un communiqué.
Il affirme qu'il "va continuer à travailler avec ses créanciers financiers en vue d'un moratoire d'une manière ordonnée", sans donner de précisions sur la prochaine étape dans les négociations.
DW ajoute dans son communiqué avoir obtenu "des assurances" que dès lors qu'un moratoire est convenu, "le gouvernement de Dubaï apportera l'assistance financière nécessaire pour payer les charges des fonds de roulement et les intérêts dus, afin d'assurer la poursuite des projets-clés" du groupe.
Dans son communiqué, publié par l'agence officielle Wam, DW "s'engage à travailler étroitement avec le comité de coordination désigné par les banques créancières afin de parvenir à une solution consensuelle dans l'intérêt des banques, des créanciers et autres parties affectées par la restructuration".
Le Comité de coordination, issu de cette première réunion à laquelle devaient assister 90 créanciers, devait regrouper des représentants des 4 banques britanniques HSBC, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered et Lloyds, dont l'exposition aux dettes de Dubaï World est estimée au total à plus de 5 milliards de dollars, selon le quotidien The National contrôlé par le gouvernement de l'émirat d'Abou Dhabi.
En tête des créanciers locaux figurent les banques émiraties Abou Dhabi Commercial Bank et Emirates National Bank of Dubaï.
La réunion marque le début d'un long processus de négociations qui doit porter sur le reste d'une dette totale de 26 milliards de dollars que DW voudrait renégocier, après avoir pu honorer, le 14 décembre, une dette de 4,1 milliards de dollars, à la solde de son géant immobilier Nakheel.
Le règlement de la dette de Nakheel a été rendu possible grâce à une aide de 10 milliards de dollars apportée in extremis par le gouvernement d'Abou Dhabi, l'émirat le plus riche des 7 membres de la fédération des Émirats arabes unis.
L'émirat de Dubaï, confronté à des difficultés financières qui ont porté sa dette publique à quelque 100 milliards de dollars, selon l'agence de notation Moody's, avait demandé le 25 novembre dernier un moratoire d'au moins 6 mois sur une partie de la dette de DW. La dette de ce conglomérat est estimée à 59 milliards de dollars.
"La dette de Dubaï World est limitée" et elle est "sans effet sur l'économie des Emirats arabes unis", a indiqué le 21 décembre le ministre émirati de l'Économie, Sultan Al-Mansouri, ajoutant dans des déclarations publiées par l'agence officielle Wam, que "l'économie émiratie est une seule entité, inséparable". Il a cependant estimé que "la dette de l'émirat de Dubaï a des spécificités locales et elle est gérée par les instances gouvernementales compétentes". Cette mise au point intervient, selon Wam, après que des médias lui eurent attribué des propos prédisant pour 2010 davantage d'aide d'Abou Dhabi à Dubaï.
AFP/VNA/CVN