Du taxi à Modigliani, Liu Yiqian, milliardaire et collectionneur chinois

Ancien chauffeur de taxi, le magnat chinois Liu Yiqian, jusque-là un quasi-inconnu hors de Chine, a stupéfait le monde des collectionneurs en s'offrant le "Nu couché" de Modigliani pour plus de 170 millions de dollars. Mais cet amateur d'art n'en est pas à son coup d'essai.

>>Un rare Picasso vendu pour 67,45 millions de dollars à New York

En neuf minutes d'enchères chez Christie's à New York, Nu Couché est devenu mardi 10 novembre la deuxième toile la plus chère au monde jamais vendue sous le marteau après Les femmes d'Alger (version O) de Picasso, adjugée en mai pour 179,4 millions de dollars.

Et Liu Yiqian est, lui, sorti du relatif anonymat dont il aimait s'entourer, tout en faisant la démonstration une nouvelle fois de la puissance financière des collectionneurs chinois, désormais incontournables sur le marché de l'art.

Le milliardaire chinois Liu Yiqian à Hong Kong lors d'une vente aux enchères, le 12 mars.

Un porte-parole de l'homme d'affaires a indiqué mercredi 11 novembre à Shanghai que le Nu couché de Modigliani sera exposé en 2017 au Long Museum de Pudong pour le cinquième anniversaire de son ouverture.

Âgé de 51 ans, Liu Yiqian, président du groupe Sunline, est doté d'une fortune estimée à 1,38 milliard de dollars par le magazine Forbes et figure à ce titre parmi les super-riches de la Chine.

Il a bâti son empire d'abord en jouant à la Bourse naissante de Shanghai dans les années 1990 pour se retrouver aujourd'hui, via notamment la finance et l'immobilier, à la tête d'un énorme conglomérat aux activités très diversifiées, incluant chimie et pharmacie.

Il a commencé à se faire connaître sur le marché de l'art en se lançant dans des acquisitions pour les deux musées qu'il a créés à Shanghai, le Long Museum Pudong et le Long Museum West Bund, ce dernier ayant ouvert l'an passé dans la métropole chinoise.

Liu Yiqian a ainsi acquis en 2014 pour un peu plus de 36 millions de dollars une délicate tasse en porcelaine de l'époque Ming, finement décorée de coqs et de poules. Sa photo en train de déguster un thé dans cette coupe un brin onéreuse avait fait un mini-scandale sur les réseaux sociaux chinois.

Éclectique et controversé

En avril, le milliardaire s'était offert pour 14,7 millions de dollars un vase bleu de l'époque Song, vieux de 800 ans. Le mois précédent, il avait acquis pour 14 millions de dollars un recueil de calligraphies bouddhistes de l'époque Ming.

Une employée tient une peinture de 1917, intitulée +la belle Romaine+, de Modigliani, chez Sotheby's à Londres le 11 octobre 2010.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a justifié certaines de ces acquisitions en invoquant une forme de patriotisme : restituer à la Chine des objets qui avaient été pillés.

"Comme les Getty, les Guggenheim ou les Whitneys... il y a une longue histoire des musées en Occident et peut-être que maintenant en Chine des collectionneurs veulent se faire un nom, pour eux-mêmes et pour marquer l'histoire", avait indiqué à son sujet l'an dernier Clare Jacobson, auteur de Nouveaux musées en Chine.

En 2014 aussi, M. Liu a payé un prix record - 45 millions de dollars - pour un tangka tibétain sur toile du XVe siècle, également présenté comme un rapatriement du patrimoine chinois.

AFP/VNA/CVN

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