Climat : cascade de rapports alarmistes avant la COP21

Villes menacées par la montée des océans, concentration de gaz à effet de serre toujours plus élevée, température mondiale record : les informations alarmistes sur le dérèglement climatique s'accumulent, mettant sous pression les ministres réunis à Paris pour préparer la conférence climat.

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L'Institut météorologique britannique a apporté le 9 novembre une preuve supplémentaire du réchauffement accéléré de la planète en annonçant qu'en 2015 la hausse de la température mondiale avait atteint 1°C par rapport à l'ère pré-industrielle (1850-1900).

Ce bond en avant se traduit déjà par la multiplication des sécheresses et vagues de chaleur, la fonte accélérée des glaces, l'élévation du niveau des mers et l'acidification des océans.

L'atoll de Funafuti, en février 2004, au Tuvalu.
Photo : AFP/VNA/CVN

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de limiter le réchauffement à 2°C, faute de quoi de nombreuses régions du globe deviendraient inhabitables. Pour rester sous cette barre des 2°C, le monde doit donc prendre des mesures radicales pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Or, "chaque année, nous faisons état d'un nouveau record dans les concentrations de gaz à effet de serre", a déploré lundi 9 novembre l'Organisation météorologique mondiale, lors de la présentation de son rapport annuel à Genève.

En 2014, la concentration moyenne de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, a atteint le niveau inédit de 397 parties par million (ppm).

En s'accumulant, le CO2, comme le méthane et le protoxyde d'azote, renforcent l'effet de serre, ce qui alimente le réchauffement accéléré que la planète connaît depuis 150 ans.

À trois semaines de la conférence de Paris (30 novembre-11 décembre), qui doit aboutir à un accord mondial contre le réchauffement, un autre rapport publié lundi 9 novembre par l'institut Climate Central met lui en évidence les impacts dévastateurs qu'aura la montée des océans sur certaines grandes villes côtières.

Shanghai, Bombay, Hong Kong, Dacca, Jakarta, New York, Tokyo : à très long terme (au moins plusieurs centaines d'années), ces mégalopoles verront leur territoire partiellement recouvert par les eaux, en raison de la dilatation des océans qui se réchauffent et de la fonte des glaciers et des calottes polaires.

Le niveau des mers a, en moyenne, déjà gagné 20 centimètres depuis le début du XXe siècle et le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit qu'à l'horizon 2100, il grimpera encore de 26 à 82 centimètres par rapport à la moyenne de 1986-2005.

Deltas et zones urbaines menacés par les eaux

L'étude de Climate Central fait des projections plus lointaines qui mettent en évidence la poursuite inéluctable du phénomène.

À +2°C, les mers gagneront environ 4,7 m, touchant des zones abritant 280 millions de personnes actuellement. À +3°C - la hausse correspondant aux promesses actuelles des États pour freiner les émissions - les eaux monteraient de 6,4 m (400 millions d'habitants impactés).

"Dans la plupart des cas", l'élévation se mesurera "en centimètres par siècle, mais les deltas et les zones urbaines sont plus vulnérables", avertit Climate Central.

Le 8 novembre, la Banque mondiale avait aussi prévenu que l'inaction face au réchauffement pourrait faire basculer 100 millions de personnes dans l'extrême pauvreté d'ici 2030, en raison notamment de ses conséquences sur la production agricole, les stocks de poissons et la prolifération des maladies.

François Hollande, le président français, en recevant le 9 novembre Evo Morales, son homologue bolivien, a d'ailleurs estimé que l'enjeu de la COP21 était non seulement de "porter un nouveau projet de développement" mais aussi "de lutter contre les inégalités".

Le 9 novembre, une soixantaine de ministres du monde entier réunis à Paris depuis le 8 novembre pour une pré-COP, ont planché à huis clos sur quatre thèmes jugés cruciaux pour sceller un accord en décembre : équité entre pays développés, émergents et en développement, ambition des objectifs, financements et actions nécessaires sans attendre l'entrée en vigueur de l'accord en 2020.

AFP/VNA/CVN

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