>>Au moins 15 morts et 45 disparus à la suite de l'effondrement d'un barrage de résidus miniers
Dès les premières lueurs du jour, pompiers, militaires, équipes de la Défense civile ont repris leurs difficiles recherches en hélicoptères et véhicules tout terrain, alors que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise, deux jours après le drame.
Des sauveteurs brésiliens après la rupture d'un barrage, le 6 novembre à Bento Rodrigues dans l'État de Minas Gerais. |
Les recherches se concentraient en particulier dans le village de Bento Rodrigues, totalement enseveli le 5 novembre par une gigantesque coulée de boue libérée par la rupture d'un barrage qui retenait des résidus de minerai de fer de la compagnie Samarco.
Environ 60 millions de mètres cubes de boue s'étaient alors déversés dans la vallée. La coulée a atteint le 7 novembre jusqu'à 100 kilomètres de long, parvenant dans d'autres localités, se jetant dans des rivières.
Deux jours après l'accident, le bilan des morts et des disparus restait préliminaire et contradictoire selon les sources.
Le maire de Mariana, ville située à une vingtaine de kilomètres du lieu du sinistre, Duarte Gonçalves Junior a annoncé un nouveau bilan officiel faisant toujours état d'un mort mais de 25 disparus contre 13 disparus auparavant.
"13 des disparus sont des employés de l'entreprise Samarco" qui travaillaient sur le barrage et il y a 12 autres personnes portées disparues par le centre d'attention aux familles" affectées par la catastrophe, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
"Il n'y a pour le moment qu'une personne dont la mort est confirmée, mais il est évident que ce chiffre va augmenter", avait commenté plus tôt dans la journée M. Gonçalves Junior.
Le commandant des pompiers de Mariana, Adao Severino Junior, assure quant à lui que la catastrophe a provoqué la mort d'au moins 17 personnes, dont les corps sont toujours ensevelis dans la boue, tandis que le syndicat local des mineurs affirme que 15 personnes ont péri.
Outre les employés de la mine portés disparus, des habitants de Bento Rodrigues étaient toujours sans nouvelles de membres de leurs familles.
Fillette disparue
Une fillette de cinq ans prénommée Emanuely a ainsi disparu après avoir été arrachée aux bras de son père qui portait également son fils de deux ans pour tenter de les mettre à l'abri, a rapporté le quotidien O'Globo.
L'effondrement le 5 novembre d'un barrage de résidus miniers de l'État du Minas Gerais dans le Sud-Est du Brésil fait un mort et 25 disparus. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous l'avons vu avancer dans notre direction avec les deux enfants mais (...) la petite fille a disparu" dans la boue visqueuse constituée de déchets miniers, a raconté au journal Marlon Celio, 19 ans, un membre de la famille.
Des affichettes où apparaît une photo de la fillette circulent à Mariana, une jolie ville au monuments baroques fondée au XVIe siècle, à l'époque de l'exploitation intensive de l'or qui a fait la richesse du vaste État montagneux de Minas Gérais, le cœur minier du Brésil.
Le 6 novembres, les secouristes étaient parvenus à évacuer quelque 500 personnes des environs de Bento Rodrigues, qui comptait 620 habitants, dont de nombreux employés de la mine. Après avoir été lavés à l'eau et au savon, ils ont pour la plupart été évacués vers Mariana et logés dans des auberges, un gymnase.
En plus de tout emporter sur son passage, la gigantesque coulée de boue a provoqué de "considérables dégâts environnementaux", selon un membre du parquet de l’État de Minas, qui enquête sur l'origine de l'accident industriel et son impact.
On ignore encore les causes de la rupture du barrage Fundao de la compagnie Samarco, détenue à parts égales par le groupe brésilien Vale, leader mondial de l'exploitation du minerai de fer, et par l'australien BHP Billiton.
Samarco a assuré que le barrage, qui faisait l'objet de travaux d'agrandissement, avait été inspecté en juillet et qu'il présentait de "totales conditions de sécurité".
Peu avant l'accident, de petites secousses sismiques, très communes dans cette région, ont été enregistrées. Samarco avait d'ailleurs indiqué le 6 novembre qu'à la suite de ces tremblements, elle avait dépêché une équipe d'inspection qui n'avait rien remarqué d'anormal, une heure avant la catastrophe.
AFP/VNA/CVN