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Trader au New York Stock Exchange, à la clôture du marché le 4 avril 2025, avec une baisse de près de 6%. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Dow Jones a perdu 5,50%, l'indice Nasdaq a fondu de 5,82%, soit une chute de 22% depuis son record en décembre dernier, et l'indice élargi S&P 500 a lâché 5,97%, sa pire séance en Bourse depuis la crise du COVID-19 en 2020.
En deux jours, la place américaine a laissé s'envoler plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l'indice Dow Jones US Total Stock Market. Jeudi 3 avril, le Dow Jones avait perdu 3,98%, l'indice Nasdaq 5,97% et le S&P 500 chuté de 4,84%. "Il se peut que les marchés ne réagissent pas suffisamment, surtout si ces tarifs s'avèrent définitifs, compte tenu des répercussions potentielles sur la consommation et le commerce au niveau mondial", juge Matt Burdett, de Thornburg Investment Management.
Riposte de Pékin
Signe de la nervosité des investisseurs, l'indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, a atteint un plus haut en séance depuis la pandémie de COVID-19, à environ 45 points.
Vendredi 4 avril, "la première chose qui a vraiment mis les marchés dans une mauvaise posture a été la nouvelle de la riposte de la Chine" sur le sujet des droits de douane, souligne Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
L'exécutif américain a menacé ses partenaires commerciaux de surtaxes encore plus lourdes en cas de riposte à ses nouveaux droits de douane, mis en place au nom de l'"urgence nationale" de réduire le déficit commercial de la première économie mondiale.
Mais Pékin a annoncé vendredi 4 avril imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril, "en plus du taux des droits de douane actuellement applicables".
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Traders sur le parquet du New York Stock Exchange, le 4 avril 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Moment "parfait" pour baisser les taux d'intérêt
"Le deuxième élément principal" qui a lourdement lesté la place américaine sont les déclarations du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, selon Steve Sosnick.
Le patron de l'institution monétaire américaine a dit, lors d'un discours vendredi 4 avril, que les "conséquences économiques" des droits de douane allaient "probablement" être plus étendues qu'anticipé.
M. Powell a cité "une plus forte inflation et une croissance ralentie", mais aussi "un risque accru pour l'emploi".
"Il est trop tôt pour dire quelle est la politique monétaire appropriée", a ajouté le patron de la Fed, une façon de dire qu'il n'entendait pas faire bouger les taux dans ce contexte.
"Ce serait le moment PARFAIT pour que le président de la Fed Jerome Powell baisse les taux d'intérêt", avait pourtant lancé quelques minutes plus tôt Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
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Traders sur le parquet du New York Stock Exchange, le 4 avril 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Légère hausse du taux de chômage aux États-Unis
Ces inquiétudes ont éclipsé la publication, avant séance, du taux de chômage aux États-Unis. Celui-ci y a légèrement progressé en mars, pour le deuxième mois d'affilée, a annoncé vendredi 4 avril le ministère du Travail, montant à 4,2%, après 4,1% en février et 4% en janvier.
Les créations d'emplois ont été beaucoup plus importantes qu'anticipé : 228.000 contre 140.000 créations envisagées par les analystes.
Dans ce contexte, le marché obligataire continuait à jouer son rôle de valeur refuge : le rendement des emprunts d'État américains à dix ans s'est encore détendu à 3,99%, contre 4,03% à la clôture la veille.
Conséquence de la détente des taux d'emprunts des États : "les valeurs financières se font attaquer", remarque Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.
"Comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent", la baisse des taux d'emprunts long est "beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges", poussant ainsi les valeurs bancaires dans le rouge, poursuit-il. JPMorgan Chase a perdu 7,48%, Bank of America 7,60%, Citigroup 7,80%.
Ailleurs à la cote, les valeurs du secteur technologique, qui avaient tiré Wall Street ces dernières années, ont souffert : le pionnier des voitures électriques Tesla a lâché 10,42%, les géants des puces Intel et Nvidia ont respectivement perdu 11,50% et 7,36%, tandis que le groupe d'analyse de données Palantir a perdu 11,47%.
AFP/VNA/CVN