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Le sauteur en hauteur russe Ivan Ukhov lors des JO de Londres, le 7 août 2012. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le TAS, qui siège à Lausanne et jugeait en première instance en raison de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, a également suspendu Svetlana Shkolina, championne du monde 2013 de la hauteur.
Ces athlètes russes ont été épinglés sur la base des révélations du rapport McLaren qui a mis en lumière un système de dopage d'État en Russie, laquelle a été suspendue par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) depuis novembre 2015.
Ukhov est suspendu pour 4 ans à compter du 1er février 2019. Tous ses résultats sont annulés rétroactivement du 16 juillet 2012 au 31 juillet 2015, ce qui le prive de son titre de champion olympique.
Le Russe de 32 ans était devenu champion olympique aux Jeux de Londres-2012 avec un saut à 2,38 m. La médaille d'argent était revenue à l'Américain Erik Kynard. Trois sauteurs avaient dû se partager la 3e place du podium: Mutaz Essa Barshim (Qatar), Derek Drouin (Canada) et Robert Grabarz (Grande-Bretagne).
Record à 2,42 m
Ukhov possède un record à 2,42 m (en salle), ce qui en fait le 3e performeur de tous les temps. Il est également connu pour avoir participé à un meeting en état d'ébriété en 2008, vidéo qui a eu beaucoup de succès sur Youtube.
Shkolina écope également d'une suspension de 4 ans qui débute le 1er février 2019. Tous ses résultats entre le 16 juillet 2012 et le 28 juillet 2015, dont son titre de championne du monde, sont annulés.
Les suspensions les plus lourdes, d'une durée de 8 ans, ont été prononcées à l'encontre de deux lanceuses de marteau, Gulfiya Agafonova Khanafeeva et Tatyana Lysenko Beloborodva, suspensions qui courent respectivement de façon rétroactive à partir de janvier 2017 et juillet 2016.
"Les décisions du TAS confirment que les preuves mises en évidence par le rapport McLaren sont fiables et peuvent établir des violations de la réglementation antidopage, a réagi Brett Clothie, le patron de l'AIU, l'Unité d'Intégrité de l'athlétisme. Certains de ces cas ont été jugés uniquement sur la base des preuves fournies par le rapport McLaren, tandis que d'autres ont été combinées à des preuves analytiques recueillies lors de nouveaux tests. C'est très encourageant pour nous et cela nous donne la possibilité de poursuivre davantage de cas à l'avenir."
Ces décisions de première instance peuvent faire l'objet d'un recours devant la division d'appel du TAS, dans un délai de 21 jours, a précisé le tribunal dans son communiqué. C'est sur ce point qu'a voulu insister le président de la Fédération russe d'athlétisme Dmitry Shlyakhtin.
"Nous allons décider quoi faire maintenant, a déclaré le dirigeant à l'Agence TASS. Pour le moment, ce sont juste des décisions de première instance, qui, pour autant que je sache, se basent sur des preuves fournies par Grigory Rodchenkov", l'ancien patron du laboratoire antidopage russe qui a servi de lanceur d'alerte dans le scandale de dopage institutionnel touchant la Russie.
La suspension de la Russie n'a pas empêché des athlètes russes de participer aux compétitions internationales, mais sous bannière neutre.
Ainsi, aux Championnats d'Europe de Berlin l'été dernier, Timur Morgunov est devenu vice-champion continental à la perche, Sergey Shubenkov vice-champion d'Europe sur 110 m haies et Maria Lasitskene a été sacrée à la hauteur.
Cette dernière est également devenue championne du monde en 2017 à Londres.
Au total, 42 athlètes russes considérés comme propres, car n'apparaissant pas dans le rapport McLaren, ont pour l'instant reçu l'autorisation de l'IAAF de concourir dans les compétitions d'athlétisme en 2019 sous une bannière neutre.