La nageuse américaine Diana Nyad (debout) lors d’une conférence de presse avant son départ de Cuba, fin août. |
«J’ai trois messages», a lancé la nageuse sur la plage de Key West à son arrivée, 52 heures et 54 minutes après son départ de Cuba. «Le premier, c’est qu’il ne faut jamais, jamais abandonner. Le deuxième, c’est qu’on n’est jamais trop vieux pour poursuivre ses rêves. Et le troisième, c’est que ça ressemble à un sport individuel, mais c’est un travail d’équipe».
Visiblement épuisée, Diana Nyad, qui pensait initialement couvrir en 80 heures les 170 kilomètres entre La Havane et Key West, à l’extrême sud-ouest de la Floride, a été accueillie par une foule venue nombreuse pour l’acclamer.
La nageuse, considérée à une époque comme la meilleure du monde sur longue distance, avait déjà tenté à quatre reprises de franchir à la nage le détroit de Floride.
Sa première tentative avait eu lieu en 1978, alors qu’elle avait 28 ans. Elle avait abandonné en août 2012 sa quatrième tentative après plus de deux jours en mer à lutter contre les méduses et les forts courants. Son dernier record en pleine mer remontait à 1979, lorsqu’elle avait nagé 165 kilomètres entre Bimini (Bahamas) et Key West (Floride).
L’Australienne Susan Maroney était jusqu’à présent la seule personne à avoir réussi la traversée entre Cuba et les côtes américaines, en 1997, alors qu’elle avait 22 ans. Elle avait réussi cet exploit à l’abri d’une cage anti-requins, contrairement à l’Américaine qui n’était équipée que d’une combinaison contre les piqûres de méduses pendant la nuit.
Symbole politique
Largement suivi sur les réseaux sociaux, son exploit, lundi le 2 septembre, a même valu à Diana Nyad un message de Barack Obama sur son compte Twitter : «Félicitations à @DianaNyad. N’abandonnez jamais vos rêves».
«Notre intrépide Nyad a enfin réalisé son rêve et atteint l’autre rive», avait auparavant lancé son équipe, toujours sur Twitter : «un moment historique qui prouve que, oui, les rêves se réalisent».
Au moment de se lancer tôt ce samedi matin du 31 août depuis un quai de la marina Hemingway, à l’Ouest de La Havane, Diana Nyad avait assuré qu’il s’agirait de sa dernière tentative. L’Américaine visait, outre un exploit, un symbole politique en cherchant à montrer que, malgré les antagonismes entre les États-Unis et Cuba, «les deux pays sont finalement proches».
Les médecins surveillant la nageuse au cours de sa traversée avaient déclaré qu’elle avait notamment souffert du froid pendant la nuit et que ses lèvres et sa langue étaient tellement gonflées après des dizaines d’heures dans l’eau que son élocution en était gênée.
À l’approche de Key West, des plongeurs ont également dû l’accompagner, pour éloigner sous l’eau des méduses et lui épargner des piqûres douloureuses.
AFP/CVN