Truong Dinh Tuyên, ex-ministre du Commerce, a estimé que la crise financière et la récession économique mondiale avaient des impacts négatifs sur les exportations et l'investissement étranger. Au 1er semestre, le pays n'a exporté que pour 27,7 milliards de dollars, soit un recul de 10% par rapport à la même période 2008. L'investissement direct étranger n'a atteint quant à lui que 8,9 milliards de dollars, soit 77% de moins que l'an passé.
Selon M. Tuyên, "la crise économique mondiale est un défi certes, mais aussi l'occasion de restructurer en profondeur l'économie nationale pour faire du Vietnam un pays développé". Ce qui nécessite d'assurer la transparence, de créer un environnement concurrentiel égal, de développer la main-d'oeuvre... En dehors du renforcement de leurs exportations, de la diversification de leurs débouchés d'exportation, les entreprises vietnamiennes devraient aussi, selon lui, "accorder plus d'importance au marché national".
Pour Pham Chi Lan, chef-adjointe de l'Institut d'études du développement, économiste de haut rang, le pays "a besoin de se développer selon un nouveau modèle et de resserrer ses liens avec les scientifiques et chercheurs de la communauté vietnamienne de l'étranger".
Le marché des valeurs retrouve des couleurs
L'indice VNIndex a commencé à repartir à la hausse au 2e trimestre, passant de 250 à près de 420 points. Pourtant, selon de nombreux experts, les investisseurs étrangers ne se sont pas encore rétablis depuis la dégringolade l'an passé de la plupart des places boursières. Leur capacité de revenir investir remonte certes, mais reste basse. Et, de toute manière, il est fort probable qu'ils choisiraient en priorité les pays développés.
L'économiste Vu Thành Tu Anh, quant à lui, a hautement apprécié les enveloppes gouvernementales de stimulation de la consommation qui ont permis au pays de maintenir une bonne croissance en dépit d'une conjoncture mondiale morose. Concernant le marché de l'immobilier, Peter Ryder, directeur général d'Indochina Capital Corporation, a déclaré qu'il s'agissait là d'un marché prometteur et très attractif. Selon lui, "le besoin en logement reste fort actuellement dans le pays malgré la crise économique. C'est un moteur pour le développement du marché immobilier". On estime en effet que les projets immobiliers actuels ne répondent qu'à un dixième des besoins.
Trung Khanh-Dang Huong /CVN